Thierry Thuillier, directeur de l'information de France Télévisions.
Mardi dernier, la rédaction nationale de la chaîne des régions a adressé au patron de l'information de France Télévisions une motion de défiance.
Droit dans ses bottes mais pédagogique. Thierry Thuillier, le patron de l'information de France Télévisions, n'a pas l'intention de varier de son cap malgré la motion de défiance que lui a adressée la rédaction nationale de France 3, mardi soir. Cette dernière accuse le groupe de «favoriser systématiquement France 2 concernant la couverture commune des événements politiques et internationaux». De même, elle s'inquiète des conséquences de «la mutualisation des moyens de tournage entre les deux chaînes».
S'il ne nie pas l'importance du message, l'homme fort de l'information de France Télévisions préfère s'expliquer sans renoncer à la stratégie décidée il y a deux ans. «Il y a un malaise qu'il faut dissiper», concède-t-il. «Tous les deux ans, une partie de la rédaction nationale de France 3 se pose la question de son identité et de son devenir et conclut sur une motion de défiance. Pour autant, notre stratégie ne peut évoluer parce qu'elle est cohérente et que les résultats sont là.» Il réaffirme qu'«il n'est question ni de réduire la rédaction nationale car nous sommes déjà au minimum d'effectifs possible, ni de supprimer ces éditions essentielles ne serait-ce que pour une question de statut pour France 3». De plus, rappelle-t-il, «les audiences du «19-20» sont au-dessus des 17 % de part d'audience. Soit plus du double de la moyenne de la chaîne. En deux ans sur cette tranche, nous avons gagné 400.000 téléspectateurs alors que tout le monde en perd».
Une ligne éditoriale propre à France 3:
Quant au «12-13», accusé de «faire du Jean-Pierre Pernaut», Thierry Thuillier avance encore des chiffres: «Il est reproché de faire trop de faits divers? Mais cela ne représente que 5 % de ces journaux», affirme-t-il. Thierry Thuillier continue de revendiquer la ligne éditoriale donnée à France 3: «Elle ne peut être la même que celle de France 2. Parce que c'est la couleur de la chaîne, nous avons décidé de centrer les deuxièmes parties des JT sur la proximité et la vie quotidienne des Français. Je ne crois pas que parler de transport, d'éducation et de toutes les questions qui traversent la vie des Français soit de la sous-info!»Il rappelle que «les équipes de France 3 couvrent aussi les grands événements internationaux».Il reste la question embarrassante des mauvaises audiences des soirées électorales de France 3. Pour le dirigeant, «le vrai rendez-vous politique de la chaîne des régions est moins la présidentielle que les législatives. Avec 24 rédactions régionales, on aurait tort de ne pas en profiter!». Enfin, Thierry Thuillier a hérité, à son arrivée, il y a deux ans, d'une entreprise unique déjà sur les rails et d'une mutualisation des moyens «théorique mais à réaliser»: «Cette dernière, affirme-t-il, a permis de créer 200 reportages de plus de plus de trois minutes, et de réduire de moitié les sujets rediffusés.
Par ailleurs, les tournages en commun n'ont représenté sur le dernier mois que 10 à 15 % des sujets de France 3. Dans tous les cas, la donne budgétaire du groupe ne permet pas revenir au système d'hier où France Télévisions arrivait à cinq caméras sur la même conférence de presse», conclut-il.
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