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jeudi 17 mai 2012

Ces patrons qui mériteraient d'être «virés», selon Forbes.


Steve Ballmer, le patron de Microsoft, a été élu le pire PDG américain par le magazine économique <i>Forbes</i>.
Steve Ballmer, le patron de Microsoft, a été élu le pire PDG américain par le magazine économique Forbes.
 
 
 Steve Ballmer, le patron de Microsoft, a été élu le pire PDG américain par le magazine économique, qui épingle au passage quatre autres dirigeants.
 
 
Connu pour son classement des milliardaires, le magazine économique américain Forbes se lance dans un exercice nettement moins élogieux: le palmarès des «pires patrons» des États-Unis. Une analyse qui intervient alors que deux grands groupes ont fait les gros titres à Wall Street cette semaine sur fond de polémique. Une affaire de CV truqué aura ainsi coûté son poste à Scott Thomson, le directeur général de géant de l'Internet Yahoo!, tandis que la grande banque JPMorgan Chase est sérieusement ébranlée par une «erreur de trading» de plus de 2 milliards de dollars. Mais son patron Jamie Dimon, lui, n'aura pas subi les foudres de ses actionnaires lors de l'assemblée générale du groupe. Loin de ces controverses, d'autres patrons feraient pourtant «bien plus de mal aux groupes qu'ils dirigent, ainsi qu'à leurs investisseurs, employés et fournisseurs», selon Forbes. Dans sa ligne de mire, cinq PDG qui «auraient dû être virés depuis longtemps»:

Steve Ballmer, PDG de Microsoft.
Steve Ballmer, PDG de Microsoft.  
 
• La palme revient à Steve Ballmer, le PDG de Microsoft. A la tête de l'entreprise depuis 2000, ce dernier aurait écarté Microsoft de marchés les plus porteurs, à savoir les tablettes, les smartphones et la musique en ligne. «Il a ainsi sacrifié la croissance et les bénéfices non seulement de son entreprise, mais aussi de tout l''écosystème' qui gravite autour, dont les groupes Dell, Hewlett Packard et même Nokia», estime Forbes. De fait, alors que l'action Microsoft avait atteint le pic des 60 dollars en 2000, elle a fondu jusqu'à 20 dollars en 2002 et gravite désormais autour des 30 dollars. Parmi les erreurs de Steve Ballmer, le magazine lui reproche le lancement tardif et coûteux de système d'exploitation Windows Vista, et de ne pas avoir su séduire les foules avec son smartphone Windows 7, dévoilé en 2010, et la suite Office 2010, laissant ainsi les coudées franches à Apple sur le marché de l'informatique grand public. «Résultat, aujourd'hui, Microsoft est toujours la même entreprise qu'il y a dix ans», conclut Forbes. Un verdict sévère, alors que le géant américain se prépare à lancer Windows 8, un nouveau système d'exploitation est prévu pour fonctionner indifféremment sur tous les types de terminaux - tablette, PC et smartphone- justement pour se relancer dans ce secteur. Et s'il est en effet à la peine dans le marché des mobiles, Microsoft a su révolutionner le monde du jeu vidéo avec sa technologie Kinect que même le monde de l'entreprise s'arrache.
Edward Lampert, président de Sears Holdings, le troisième groupe de distribution aux États-Unis, derrière Wal-Mart et Home Depot. «S'il tire toutes les ficelles (à la tête de Sears, ndlr), il rate aussi toutes ses cibles.» Ainsi Forbes dresse-t-il le bilan de l'action d'Edward Lampert, qu'il accuse d'avoir purement et simplement «détruit» l'un des plus gros acteurs de la distribution. L'action de Sears, qui a flambé jusqu'à 170 dollars en 2007, plafonne désormais à 30 dollars. Les investisseurs s'attendent à ce que le groupe cède davantage d'actifs, après avoir décidé de mettre en vente trois marques qui ont fait son succès: Kenmore, Craftsman et Diehard.
Mike Duke, PDG de Wal-Mart. Le premier distributeur mondial sort enfin la tête de l'eau. Il a renoué en fin d'année dernière avec la croissance aux États-Unis, son marché domestique. Un redressement des ventes qui laisse pourtant Forbes de marbre. Pointant du doigt les pratiques «à la limite de la légalité» du dirigeant pour étendre son groupe à l'international, le magazine estime en outre que Mike Duke «a adopté une stratégie usée et inadaptée au contexte concurrentiel de la distribution en 2012».

Mike Duke, PDG de Wal-Mart
Mike Duke, PDG de Wal-Mart 
 
Les acteurs de ce secteur, selon Forbes, se battent plutôt pour offrir plus de produits à un prix moins cher, accélérer leurs solutions d'e-commerce, ou encore faciliter les livraisons à toute heure. Des pistes que Wal-Mart n'a pas su suivre, «ce qui a limité sa croissance et ses marges». En outre, le géant de la distribution, premier employeur du pays, est réputé pour mal payer ses salariés et a fait face, l'année dernière, au dépôt d'une plainte record par 1,5 million d'actuelles et anciennes employées l'accusant de pratiques discriminatoires. «Wal-Mart a besoin d'une stratégie entièrement nouvelle pour rester viable, mais cela ne viendra pas de Mike Duke», affirme Forbes.
Jeffrey Immelt, PDG de General Electric (GE). General Electric a toujours été un «touche-à-tout», prêt à pénétrer de nouveaux marchés et à en changer, décrit Forbes. Jusqu'à ce que Jeffrey Immelt en prenne les rênes il y a plus de 10 ans. Là encore, le magazine critique le manque d'innovation d'un patron qui, selon lui, «fait touner en rond» son groupe, autrefois champion de la diversification. En conséquence, l'action GE, qui avait atteint un sommet de 60 dollars en 2000, a perdu un tiers de sa valeur sous la direction de Jeffrey Immelt. En 2009, en pleine crise financière, elle était même tombée autour des 9 dollars.

Jeffrey Immelt, PDG de General Electric.
Jeffrey Immelt, PDG de General Electric. 
 
GE doit son salut à Berkshire Hathaway, la holding financière de Warren Buffett, qui l'a sauvé de la banqueroute en 2008.
John Chambers, PDG de Cisco Systems. Dans ce palmarès, il est celui qui a dirigé le plus longtemps son groupe. John Chambers est aux commandes du groupe informatique Cisco Systems, depuis 1995. A l'origine de la croissance fulgurante du groupe - dont l'action a atteint 70 dollars en 2001 -, il est aussi responsable des nombreuses crises qui ont secoué Cisco, résume Forbes. A l'instar des autres patrons qui figurent dans le classement, John Chambers serait depuis longtemps à cours d'inspiration, «incapable d'innover, de lancer et de développer de nouveaux marchés» dans le secteur du «cloud computing» (stockage de données à distance). Il a tenté d'imiter Apple en misant le marché de masse. Un pari raté: la société n'avait pas la culture grand public nécessaire, selon les experts. Entre 2001 et 2007, l'action Cisco a donc plongé pour atteindre 35 dollars et depuis, elle a encore perdu la moitié de sa valeur.

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