Les dirigeants de quatre pays sondés se sont retrouvés vendredi à Rome pour s'accorder sur les mesures nécessaires pour enrayer la crise dans la zone euro.
Selon un sondage, Italiens, Français, Allemands et Espagnols excluent le retour à leur monnaie nationale respective. Mais ils sont favorables à une sortie de la Grèce de la zone euro en cas de défaut de paiement.
Les chances de la Grèce de se maintenir dans la zone euro ne sont pas optimales. C'est ce qui ressort d'un sondage réalisé cette semaine par l'institut Ifop-Fiducial, et publié ce dimanche simultanément dans plusieurs médias français (Journal du Dimanche), espagnol (ABC), allemand (Bild am Sonntag) et italien (Corriere della Sera)*.
Principal enseignement, pour une très large majorité des citoyens de ces quatre pays concernés par la crise, l'argent mobilisé pour la péninsule hellénique est «perdu», parce que le pays «ne pourra jamais le rembourser». Cette idée est particulièrement répandue chez les Français (85 %) et les Allemands (84 %) tandis que les habitants des deux autres pays sont moins affirmatifs sur ce point: 72 % des Espagnols, et seulement 65 % des Italiens.
Malgré tout, les sondés sont unanimes sur un point: la Grèce fait peser une sérieuse menace sur la zone euro. Une très large majorité estime que «si la dette grecque n'est pas sauvée, les difficultés de la zone euro vont s'accroître dangereusement». En Espagne et en Italie, où le risque de contagion de la crise est le plus élevé, ils sont respectivement 90 % et 88 % à le penser (84 % en France et 76 % en Allemagne).
Exclure la Grèce si besoin:
D'où la conclusion que si le pays ne parvenait pas à réduire sa dette et son déficit, il faudrait l'exclure de la zone euro. 78 % des allemands et 65 % des Français y sont favorables. En Espagne, le sentiment est plus mitigé (51 % pour et 49 % contre). Seuls les Italiens se montrent moins sévères (51 % ne le souhaitent pas). Seul point plus positif, 44 % des Espagnols et 56 % des Italiens estiment que l'Europe peut aider les Grecs à s'en sortir. Comme si, craignant d'être les prochains sur la liste, «c'était ce qu'il souhaitaient pour eux-mêmes» précise le JDD. Dans quelques jours, la Grèce tentera d'ailleurs de convaincre l'Union Européenne et la Fonds Monétaire International (FMI) de lui laisser un peu plus de temps pour se remettre sur pied.Dernier enseignement, les citoyens concernés sont moins radicaux quant à leur propre situation, puisqu'une minorité souhaite abandonner l'Euro au profit de l'ancienne monnaie nationale. Globalement, les citoyens européens partagent donc l'opinion du premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, qui a estimé lors du mini-sommet européen que l'euro était «irréversible». Un Espagnol sur quatre seulement souhaite le retour de la peseta. C'est la même proportion qu'en France pour le franc. De leur côté, 72 % des Italiens ne veulent pas revoir de lires dans leurs porte-monnaies. Seuls les Allemands gardent un attachement plus fort à leur ancienne monnaie, avec à peine plus de 60 % des allemands opposés au retour du mark.
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