Le site d'Amiens emploie 1250 postes.
La direction a présenté aux élus un projet de fermeture de son site situé dans le nord de la France. 1173 postes sont menacés.
Depuis la fin de la semaine dernière, les craintes étaient fortes sur une annonce autour de la fermeture du site Goodyear à Amiens.
La direction vient de confirmer au cours d'un comité central
d'entreprise sa décision de fermer ce site, qui emploie actuellement
1250 salariés. 1173 postes sont menacés par cette décision. La
production de pneus à Amiens Nord a engendré en 2011 une perte cumulée
de 61 millions d'euros, selon la direction.
Dans un communiqué,
la direction estime que la fermeture de l'usine «est la seule option
possible après cinq années de négociations infructueuses». La CGT a
aussitôt appelé à la grève et à un rassemblement sur le site d'Amiens de
tous les salariés de Goodyear en France le 12 février, date d'un nouveau comité central d'entreprise où devraient être exposés les détails du projet.
Dans
la foulée de cette annonce, des élus socialistes de Picardie ont
demandé au gouvernement de «rejeter» la décision du fabricant de pneus
américain Goodyear, la jugeant «incompréhensible», et de proposer une
«alternative». Les élus «en appellent au gouvernement pour que la
décision unilatérale du groupe soit rejetée, et qu'une alternative
prenant en compte les potentialités du site Goodyear d'Amiens (...) soit
proposée», dans un communiqué signé par la députée de la Somme Pascale
Boistard, le président du Conseil régional de Picardie, Claude Gewerc,
le président du Conseil général, Christian Manable, et le maire
d'Amiens, Gilles Demailly.
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Des élus PS interpellent le gouvernement:
«Il
est incompréhensible que Goodyear annonce un projet de fermeture totale
du site amiénois alors que Titan était prêt à reprendre l'activité
agraire et à maintenir près de la moitié des emplois», dénoncent-ils.
Les élus estiment que «la justification économique de la fermeture n'est
à ce jour pas démontrée» et rappellent que «depuis plus de 5 ans, les
tribunaux ont à plusieurs reprises confirmé que le projet de
restructuration du site reposait sur des bases juridiques contestables».
«Aucun licenciement ne doit être prononcé sans une solution d'emploi
pour chaque salarié», demandent-ils.
«Nous sommes pleinement
conscients de la gravité de l'annonce que nous faisons aujourd'hui et
des conséquences lourdes de ce projet pour les salariés, leurs familles
et les communautés locales», a déclaré Henry Dumortier, directeur
général de Goodyear Dunlop Tires France, dans le communiqué. «Goodyear
restera à l'écoute des initiatives qui pourraient être proposées par les
parties prenantes, dans le cadre de la procédure entamée aujourd'hui»,
a-t-il ajouté. «Ce projet a pour objectif de sauvegarder la
compétitivité des secteurs d'activité tourisme et agricole du groupe»,
justifie la direction.
Les salariés prêts à se battre:
Quelques
minutes après l'annonce par la direction d'un projet de fermeture du
site, les salariés de l'usine ont déclaré être prêts à se battre. «Entre
l'annonce et la fermeture, il y a de la marge. Cela fait six ans qu'on
se bat contre 400, 800, 1200 suppressions d'emplois, on va se battre et
il y aura encore plus de monde», a immédiatement réagi Franck Jurek,
délégué CGT (syndicat majoritaire), secrétaire adjoint du comité
d'entreprise (CE).
«C'est une mauvaise nouvelle, bien sûr, on a un
combat à mener et on le mènera jusqu'au bout», a-t-il expliqué devant
l'usine à quelques journalistes. «On est des Goodyear, on restera des
Goodyear encore un bon moment. C'est une énième annonce, c'est dans la
continuité. Le combat a commencé il y a cinq ans et il va continuer
après, peu importe la décision», a estimé pour sa part Mickaël Mallet,
délégué CGT, embauché il y a douze ans chez Goodyear.
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