Des entreprises rendues frileuses par la crise:
Les recruteurs ne sont pas tendres avec les jeunes tout sortis d’école de management. 60% d’entre eux affirment que leur formation n’est pas adaptée à leur besoin. « Les entreprises voudraient des formations complètement personnalisées. Mais elles savent reconnaître que nos jeunes sont très rapidement opérationnel, notamment grâce aux stages », précise le directeur de l’ESC Grenoble. En effet, un recruteur sur deux estime que l’intérêt principal d’un profil école de commerce est son aptitude à s’adapter rapidement à son poste.
Une capacité d’adaptation reconnue:
Cette capacité d’adaptation supérieure à la moyenne, c’est en
multipliant les stages que les jeunes diplômés l’ont acquise. « Les
stages, ce sont les éléments déterminants d’un parcours, affirme
Jean-François Fiorina. C’est leur diversité, leur progression et la
nature des missions réalisées qui font la différence auprès des
recruteurs aujourd’hui ». La preuve, d’après l’étude, l’expérience
professionnelle est un des premiers atouts des jeunes passés par des
business schools pour 80% des entreprises interrogées.
Les stages plus importants que les années à l’étranger:
Inutile donc de tout miser sur votre année aux Etats-Unis ou votre
Erasmus à Barcelone sur votre CV, cela risque de laisser votre recruteur
de marbre. « L’international, c’est la base en école de commerce. Tout le monde part, ça n’est plus un élément de différenciation,
surtout les destinations classiques comme l’Europe ou l’Amérique du
Nord », prévient Jean-François Fiorina. Cela ne veut pas dire qu’il faut
faire l’impasse sur un semestre à l’étranger, bien au contraire, mais
cela ne suffit plus aujourd’hui pour décrocher un bon premier job après
son diplôme.
La cohérence du cursus au sein de l’école primordiale:
Face à l’incertitude économique, les recruteurs ont tendance à se
replier vers des valeurs sûres. Pour plus de la moitié d’entre eux
(52%), avoir un parcours de formation cohérent depuis le bac est un
atout important d’un bon profil. 13% d’entre eux mettent même cette «
qualité » en tête de leurs exigences. Pour les étudiants issus de
parcours diversifiés, qui souhaitent intégrer une école de commerce via
le concours Passerelle, c’est un peu la douche froide. Là encore,
Jean-François Fiorina tempère : « dans la réalité, les employeurs sont
surtout attentif à la cohérence d’un parcours au sein de l’école de
commerce ». Pour lui, un bon cursus c’est une première année de «
découverte », une deuxième année où les spécialisations se dessinent,
suivie d’une année de césure pour affiner son projet professionnel puis
d’une dernière année en totale cohérence avec son projet.
Il reconnaît tout de même qu’il existe « un paradoxe entre le soucis d’ouverture des recruteurs et leur peur de la nouveauté. Peut-être que nous, les écoles, ne faisons pas assez de pédagogie sur la diversité des parcours que nous proposons ».
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