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vendredi 25 janvier 2013

Jeunes diplômés : ce que cherchent les recruteurs.

Le jeune diplômé dont rêvent les recruteurs est un spécialiste avec une bonne culture générale, et une expérience professionnelle conséquente… Portrait d’un idéal plein de contradictions et analyse de Jean-François Fiorina, directeur de l’ESC Grenoble.
Les étudiants d’écoles de commerce pourraient se trouver un peu perdus face à l’enquête de l’Ifop sur les attentes des recruteurs. Pour ces derniers, le jeune diplômé idéal est un spécialiste avec de l’expérience professionnelle… l’antithèse d’un débutant en somme. « C’est une conséquence de la crise, analyse Jean-François Fiorina, directeur de l’ESC Grenoble et président de la banque Passerelle, qui a commandé l’étude. En ce moment, les recruteurs privilégient l’expérience professionnelle et nos jeunes diplômés se retrouvent en concurrence avec nos diplômés d’il y a deux ou trois ans pour les mêmes postes ».
 

Des entreprises rendues frileuses par la crise:


Les recruteurs ne sont pas tendres avec les jeunes tout sortis d’école de management. 60% d’entre eux affirment que leur formation n’est pas adaptée à leur besoin. « Les entreprises voudraient des formations complètement personnalisées. Mais elles savent reconnaître que nos jeunes sont très rapidement opérationnel, notamment grâce aux stages », précise le directeur de l’ESC Grenoble. En effet, un recruteur sur deux estime que l’intérêt principal d’un profil école de commerce est son aptitude à s’adapter rapidement à son poste.
 
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Une capacité d’adaptation reconnue:


Cette capacité d’adaptation supérieure à la moyenne, c’est en multipliant les stages que les jeunes diplômés l’ont acquise. « Les stages, ce sont les éléments déterminants d’un parcours, affirme Jean-François Fiorina. C’est leur diversité, leur progression et la nature des missions réalisées qui font la différence auprès des recruteurs aujourd’hui ». La preuve, d’après l’étude, l’expérience professionnelle est un des premiers atouts des jeunes passés par des business schools pour 80% des entreprises interrogées.
 

Les stages plus importants que les années à l’étranger:


Inutile donc de tout miser sur votre année aux Etats-Unis ou votre Erasmus à Barcelone sur votre CV, cela risque de laisser votre recruteur de marbre. « L’international, c’est la base en école de commerce. Tout le monde part, ça n’est plus un élément de différenciation, surtout les destinations classiques comme l’Europe ou l’Amérique du Nord », prévient Jean-François Fiorina. Cela ne veut pas dire qu’il faut faire l’impasse sur un semestre à l’étranger, bien au contraire, mais cela ne suffit plus aujourd’hui pour décrocher un bon premier job après son diplôme.
 

La cohérence du cursus au sein de l’école primordiale:


Face à l’incertitude économique, les recruteurs ont tendance à se replier vers des valeurs sûres. Pour plus de la moitié d’entre eux (52%), avoir un parcours de formation cohérent depuis le bac est un atout important d’un bon profil. 13% d’entre eux mettent même cette « qualité » en tête de leurs exigences. Pour les étudiants issus de parcours diversifiés, qui souhaitent intégrer une école de commerce via le concours Passerelle, c’est un peu la douche froide. Là encore, Jean-François Fiorina tempère : « dans la réalité, les employeurs sont surtout attentif à la cohérence d’un parcours au sein de l’école de commerce ». Pour lui, un bon cursus c’est une première année de « découverte », une deuxième année où les spécialisations se dessinent, suivie d’une année de césure pour affiner son projet professionnel puis d’une dernière année en totale cohérence avec son projet.
Il reconnaît tout de même qu’il existe « un paradoxe entre le soucis d’ouverture des recruteurs et leur peur de la nouveauté. Peut-être que nous, les écoles, ne faisons pas assez de pédagogie sur la diversité des parcours que nous proposons ».

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