La Poste Mobile fait partie des MVNO qui revendent au détail des minutes de consommation.
L'Autorité de la concurrence veut protéger les opérateurs virtuels jugés essentiels à la concurrence.
Le conseil de la concurrence tire la sonnette d'alarme: la trentaine d'opérateurs mobiles virtuels (Virgin Mobile, La Poste Mobile, NRJ Mobile, Auchan Télécom, etc.) aussi appelés MVNO
sont menacés de marginalisation dans la guerre des prix qui sévit sur
le marché du mobile. Ces opérateurs ont conquis plus de 7 millions
d'abonnés, soit 11 % des abonnés en France.
Alors qu'Orange, SFR et Bouygues Telecom ont tous baissé fortement leurs prix depuis l'arrivée de Free Mobile,
les MVNO, qui louent le réseau des «grands» opérateurs et revendent des
minutes de communications sous leur propre marque, ne parviennent plus à
trouver d'espace économique, ni sur l'entrée de gamme, ni sur le haut
de gamme.
«Les récentes évolutions du marché se sont traduites
pour les MVNO par une migration importante de leur clientèle vers les
nouveaux forfaits post-payés d'entrée de gamme à prix réduit de Free
Mobile et des trois autres opérateurs de réseau», note l'Autorité dans
un avis rendu lundi.
Surtout, Orange, SFR et Bouygues Telecom, qui
espèrent retrouver la valeur perdue, en lançant des offres très haut
débit «4G», risquent de leur fermer l'entrée sur ce nouveau marché.
«Certaines conditions techniques des contrats ne permettent pas aux MVNO
de répliquer les offres que les opérateurs de réseau lancent sur la
4G», souligne l'Autorité.
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Une offre 4G:
Bien décidée à protéger ces «petits» opérateurs, l'Autorité de la concurrence a
rappelé les grands opérateurs à leurs obligations: ils ne doivent
ériger artificiellement aucune barrière tarifaire ou technique et
doivent fournir rapidement une offre aux MVNO pour leur permettre de
proposer la «4G».
«L'avis du conseil de la concurrence apporte
pleinement les réponses que nous attendions», s'est réjoui le
porte-parole de l'association Alternative Mobile, qui regroupe les
principaux MVNO. «L'Autorité a confirmé que nous sommes des acteurs
essentiels dans l'animation de la concurrence et que nous enrichissons
l'offre aux consommateurs. Il reconnaît que nous nous heurtons
aujourd'hui à des obstacles tarifaires et techniques et que nous avons
des problèmes pour nous positionner sur la 4G.» Alternative Mobile
estime que l'avis de l'Autorité de la concurrence lui permet désormais
de se tourner vers le régulateur des télécoms (Arcep)
pour que «ce message se traduise dans la vie des consommateurs». Les
opérateurs, eux, faisaient grise mine. «L'Autorité de la concurrence
s'est contentée de rappeler les obligations inscrites dans nos licences,
que nous connaissons par cœur. Nous n'avons pas besoin qu'on nous les
rappelle», a réagi l'un d'eux. «En revanche, l'Autorité ne s'est pas
prononcée sur les prix de gros que Free propose aux MVNO, ni sur
l'existence d'éventuels effets de ciseaux tarifaires entre prix de gros
et prix de détail», a-t-il ajouté.
Surtout les opérateurs
craignent qu'un «nouvel avantage ne soit accordé à Free», s'il est
autorisé à écouler le trafic des MVNO, non seulement sur son réseau
propre mais aussi sur celui d'Orange qu'il utilise en itinérance. «Ce
serait une nouvelle béquille accordée à Free Mobile pour lui permettre
d'exister sur le marché de gros», craint l'un d'eux.
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