En France, les importations de gaz naturel ont grimpé de 8 % l'année dernière.
La France a-t-elle encore les moyens de s'épargner l'exploration des gaz de schiste?
La question se pose nécessairement à la lecture de la facture
énergétique de 2012: celle-ci s'est alourdie d'envrion 7 milliards
d'euros, en progression de près de 11 %, pour atteindre 69 milliards
d'euros. Selon le cabinet de conseil Sia Partners, qui s'appuie sur les
estimations de l'Agence américaine d'information énergétique (EIA), la
production de gaz non-conventionnels pourrait permettre à la France
d'économiser quelque 7 milliards d'euros à l'horizon 2030. Soit un
montant très significatif pour un pays dont les importations de gaz
naturel - 18 % de la facture énergétique soit 12 milliards d'euros - ont
grimpé de 8 % l'année dernière.
Deux éléments en particulier ont
contribué à creuser la facture française: la hausse du baril de Brent
d'une part - qui s'est établi en moyenne à 112 dollars, un prix record
-, la dépréciation de l'euro face au dollar d'autre part. Si la monnaie
européenne a repris des couleurs, les perspectives pour les cours du
brut restent durablement élevées. Par ailleurs, la France souffre d'un
outil de raffinage largement inadapté, avec des installations qui
produisent trop d'essence et pas assez de gazole (17 % de la facture),
et alors que le parc automobile français est «diésélisé» à plus de
70 %.
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L'amorti du nucléaire:
Alors que le gouvernement projette de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin)
à l'horizon de 2016, les partisans de l'atome civil rappellent
volontiers que sans le parc de production d'EDF la facture énergétique
exploserait littéralement. Dans son bilan électrique annuel, Réseau de
transport d'électricité (RTE) a rappelé que la France est le pays le
plus exportateur d'Europe de l'Ouest, de l'ordre de 44 térawattheures
(TWh) en 2012.
Ce qui n'empêche pas la France, à l'encontre d'une
idée répandue à tort, d'enregistrer un solde importateur des échanges
électriques depuis l'Allemagne - à hauteur de 8,7 TWh -, qui a pourtant
fermé huit réacteurs nucléaires en 2011. Notre voisin tire largement
parti du charbon, dont les prix ont fortement baissé, et d'une
production d'énergie renouvelable en plein essor.
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