La France a diminué de presque 7 milliards son déficit l'an dernier. S'il est encore proche de ses niveaux historiques, quelques signaux positifs se dessinent, en particulier la baisse de moitié du déficit hors énergie.
La réduction du déficit «est un bon signal, qui doit nous permettre de reprendre confiance», a jugé la ministre du Commerce extérieur, en présentant ces résultats à Bercy, rappelant au passage que la France demeure le 5e exportateur mondial. Nicole Bricq a néanmoins admis que «la lucidité est une vertu, et que la conjoncture pour 2013 ne s'annonce pas bonne».
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Quelques
signaux encourageants ont toutefois été constatés l'an dernier. En
particulier, le déficit hors énergie (importations de gaz et
d'hydrocarbures) s'est réduit quasiment de moitié, passant de 29 à 15
milliards d'euros. Une bonne nouvelle qui montre que le déclin
structurel de notre balance commercial a été enrayé. Un déclin à
relativiser, là aussi: si nos exportations ont progressé de 3,2 % l'an
dernier, nos importations, elles, n'ont grimpé que de 1,3 %. En d'autres
termes, c'est aussi parce que les Français ont mois consommé l'an
dernier (la consommation a reculé de 0,2 % sur l'ensemble de 2012) que
nous avons moins importé et donc rééquilibré nos échanges commerciaux.
Autre
motif de satisfaction, relevé par Nicole Bricq: «Nous assistons à un
rééquilibrage de nos exportations. L'Union européenne absorbe 59 % de
nos exportations contre 61 % un an plus tôt, signe que nos entreprises
ont su aller chercher sur des marchés lointains la croissance». Et ce
alors que l'UE affronte une grave crise économique, marquée par la
récession dans plusieurs pays. «Pour la troisième année consécutive,
l'Asie est le principal moteur du dynamisme des exportations françaises
(+13 %)», note Bercy, qui indique également que les exportations ont
progressé de 11,5 % à destination des Amériques. On constate aussi une
hausse du nombre d'entreprises exportatrices - 119 000 contre 116 000 -
«qui démontre un bel esprit de conquête», se réjouit Nicole Bricq.
En
termes sectoriels, le premier excédent français reste l'aéronautique
(20 milliards), devant l'agroalimentaire (11,5 milliards) qui confirme
ainsi son retour en forme après plusieurs années difficiles.
L'automobile, en revanche, est à la peine.
Dernier point relevé
par Bercy, le déficit commercial se réduit alors que la facture
énergétique atteint un nouveau record: elle a progressé de 7 milliards
en 2012 atteignant 69 milliards. L'objectif fixé par François Hollande
est d'équilibrer la balance commerciale, hors facture énergétique, d'ici
la fin du quinquennat.
On peut dire aujourd'hui que le déficit
commercial de la France est équivalent au montant de ses importations de
gaz et de pétrole. De quoi, peut-être atténuer les critiques contre
l'euro fort et relancer les débats sur l'exploration de gaz de schiste.
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