Le Fonds, présidé par Christine Lagarde, peut, en dernier recours, exclure l'Argentine de l'instance internationale.
Le Fonds monétaire international accuse le pays de continuer à falsifier ses statistiques.
C'est du jamais-vu. Le Fonds monétaire international (FMI) a, pour la première fois de son histoire, adopté une «déclaration de censure» à l'encontre de l'Argentine qu'il accuse de falsifier ses statistiques économiques.
Les
24 membres du conseil d'administration du Fonds, qui représentent ses
188 États membres, mettent principalement en cause les chiffres de
l'inflation du pays. Et ils s'interrogent sur sa croissance.
Selon
les statistiques officielles, l'inflation ressortait pour l'année 2012 à
10,8 %, alors que tous les instituts privés s'accordent à l'évaluer
autour de 25,6 %, soit plus du double de ce que veut faire croire le
gouvernement.
La présidente de l'Argentine, Cristina Fernandez de
Kirchner, avait dès 2010 promis qu'elle allait mettre sur pied un nouvel
indicateur du calcul de l'évolution des prix à la consommation,
reconnaissant implicitement que celui qui existait ne reflétait pas la
réalité. Mais depuis, rien de concret n'a été fait.
À tel point
qu'en septembre dernier Christine Lagarde, la directrice générale du
FMI, s'était vue dans l'obligation de menacer le pays d'un «carton
rouge» s'il persistait à ne rien faire.
À la veille du week-end
dernier, le ministre des Finances argentin a promis que le nouvel indice
serait prêt pour le… quatrième trimestre de cette année. C'est la
goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
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Risque d'exclusion:
Mais
depuis juillet 2011 ce pays est dans le collimateur du Fonds. Et cette
«déclaration de censure» ne fait que concrétiser les relations
exécrables qu'entretiennent le FMI et l'Argentine depuis plus de dix
ans. Buenos Aires accuse le Fonds de l'avoir poussé à la faillite en
2001. Et si l'Argentine a mis un point d'honneur à régler l'intégralité
de sa dette de 95 milliards de dollars au FMI dès 2006, le pays a décidé
désormais de limiter au strict minimum sa coopération avec
l'institution.
Il n'empêche que cette fois-ci le pays risque gros.
Le FMI a trois possibilités de sanctions si l'Argentine n'obtempère
pas. Il peut décider de la priver de ses prêts si jamais elle en a
besoin. Il peut également lui retirer ses droits de vote. Il peut, enfin
et surtout, choisir de tout simplement l'exclure.
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