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mercredi 21 juillet 2010

Les salariés alsaciens de GM disent « oui » aux efforts salariaux.

Environ 70 % des salariés de l'usine GM de Strasbourg ont accepté les mesures de réductions du coût de la main-d'oeuvre en échange du retour du site dans General Motors Company. Reste à savoir si la direction continuera d'exiger l'unanimité syndicale, à laquelle la CGT déroge.
Le référendum, organisé lundi par la CFDT, la CFTC et FO, a connu une participation massive, puisque 929 des 957 personnes présentes y ont participé. Etaient exclus du vote les 198 salariés concernés par le plan social en cours dans cette usine spécialisée dans les transmissions automatiques. Quelque 645 salariés ont donné un avis favorable à la proposition de la direction prévoyant la perte de 6 jours de RTT sur 16, le gel des salaires sur 2 ans et la suppression de l'intéressement pendant 3 ans. Le projet d'accord comporte une clause prévoyant le remboursement de ces avantages en cas de plan social ou de fermeture de l'usine d'ici à 2013. Le but est de permettre à l'usine de réintégrer le nouveau groupe GM, capitalisé à 60 % par l'Etat américain. Le site bas-rhinois sort du giron de Motors Liquidation Company, la structure dédiée à la revente ou à la fermeture des unités de l'ex numéro un mondial automobile.
Hier, la direction de GM Strasbourg se félicitait « de la forte approbation par les salariés de la proposition d'achat du site par General Motors Company. Ce résultat montre que les salariés ont bien compris que l'avenir du site et de ses 1.150 emplois est la priorité. Il appartient désormais aux délégués syndicaux des 4 organisations syndicales […] de se prononcer sur les nouveaux accords collectifs ».
Dans ce communiqué, la direction indique qu'elle « veut croire qu'aucun délégué ne prendra la responsabilité de faire obstacle à la seule solution qui assure le maintien et le développement industriel et social de GM Strasbourg et qui préserve les salaires ». Il s'agit d'un message à la CGT, qui a dénoncé le référendum sans s'opposer à son organisation. « Lors des plans sociaux, on n'a pas demandé l'avis des salariés. Que la direction cesse son chantage et arrête de faire de nous un bouc émissaire qui serait par avance responsable du mécontentement des salariés », se défend Roland Robert, représentant syndical CGT.
Jean-Marc Ruhland, secrétaire du CE et représentant CFDT, s'interroge sur l'avenir industriel du site. « D'ici à 2012, nous aurons cessé de fournir des transmissions à BMW. Il faudra que le groupe nous donne des volumes en compensation », estime-t-il. Le résultat du référendum « nous donne aussi mandat pour voter en faveur du plan lors du CE de jeudi », poursuit l'élu syndical. « C'est de loin la moins mauvaise des solutions. Il y aurait eu des contraintes sociales quel que soit le repreneur, et GM ne nous rachète pas pour fermer dans deux ans, ce qui lui coûterait au moins 200 millions d'euros. Par ailleurs, notre usine dégage chaque année des profits entre 30 et 40 millions d'euros. »


Seul l'avis du CE compte:
Après un CE extraordinaire hier matin, le vote en faveur du plan de reprise de GM Strasbourg est prévu pour ce jeudi, avant une signature du texte demain, conformément aux attentes de la direction. La CGT s'abstiendra, confirmant son refus de cautionner le plan, dénonçant « le chantage qui est fait à un syndicat minoritaire ». Jusqu'à présent, la direction de GM a posé la signature des 4 syndicats comme préalable à la l'application de son plan. Reste que, légalement, seul l'avis du CE compte. Et cet avis ne devrait pas être contraire au résultat du référendum.


Plusieurs précédents en France:
Plusieurs grands groupes en ont appelé aux salariés récemment, pour renégocier leurs conditions de travail.
· L'équipementier automobile allemand Continental va demander à ses syndicats de remettre à plat les accords sociaux sur ses sites de Toulouse, Foix et Boussens.
· Chez Goodyear, les salariés ont accepté une nouvelle organisation du travail à Amiens-Sud, mais l'ont refusée à Amiens-Nord, provoquant l'arrêt définitif de la production de pneus tourisme.
· Chez Bosch, les employés de Vénissieux avaient notamment accepté en 2004 la perte de six jours de RTT, le gel des salaires sur trois ans et la fin de certaines primes.
· Le volailler Doux a également procédé à des mesures visant à remonter le temps de travail.

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