L'agence de notation qui croit de plus en plus à un défaut du pays reproche les atermoiements de l'Europe et du FMI pour apporter une nouvelle aide financière au pays. Fitch est plus optimiste pour l'Italie.
Bien que la Grèce soit sous contrôle de l'Union européenne et du Fonds monétaire international,
les agences de notation continuent de donner des coups de canif dans la
volonté des pays européens de sauver ce pays en grande difficulté
financière. Après Standard and Poor's et Moody's,
c'est au tour de Fitch de déclasser sévèrement la Grèce qui se
rapproche ainsi du statut de pays en défaut. Pour l'agence de notation,
«le défaut est une possibilité réelle».
Fitch invoque les
atermoiements de l'Union européenne et du Fonds monétaire international à
présenter un nouveau plan d'aide «crédible et financé». Ce à quoi le
ministre grec des Finances Evangelos Venizélos répond : «Il est
incompréhensible que Fitch fasse cette annonce aujourd'hui en dépit du
fait que le calendrier de l'action des pays de la zone euro et du FMI a
été décidé et est connu». L'agence de notation souligne également les
«fortes incertitudes entourant le rôle des créanciers privés» dans le
plan et les perspectives macroéconomiques du pays.
Le FMI dégrade les perspectives de croissance de la Grèce: Pour éviter une faillite de la Grèce l'année prochaine,
l'Union européenne, le Fonds monétaire international et les créanciers
privés du pays auraient dû se mettre d'accord dès le début du mois de
juillet, selon l'agence de notation. Alors que les dirigeants européens peinent à se mettre d'accord sur une date pour un sommet extraordinaire,
le FMI a rappelé ce mercredi qu'il comptait sur de nouveaux engagements
de l'Europe et sur des sacrifices des créanciers privés avant d'engager
son propre argent.
L'institution, qui a déjà prêté 30 milliards
en avril 2010 et n'a pas l'intention pour le moment de contribuer
davantage, semble également penser que la Grèce ne pourra pas se
retourner sur les marchés avant le second semestre 2014. Le FMI a en
effet dégradé ses perspectives de croissance pour la Grèce, tablant sur
un recul du produit intérieur brut de 3,9% en 2011 contre 3% auparavant.
«Il est essentiel que les autorités mettent en oeuvre leur programme
budgétaire et de privatisations dans les temps et avec détermination.
Les dynamiques de la dette laissent peu de place aux dérives», estime le
chef de la mission du FMI en Grèce, Poul Thomsen.
La dégradation
de la note grecque intervient quelques heures après que l'Italie a reçu
un satisfecit de Fitch. L'agence de notation a estimé que le pays était
en mesure grâce à son plan d'austérité de 40 milliards, qui doit être
voté vendredi par le Parlement, de tenir ses objectifs en matière de
réduction de déficit. Un choix qui a de quoi surprendre alors que
Standard & Poor's et Moody's envisageraient de dégrader la note
italienne.
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