Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, et le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, hier à Bruxelles.
La chute a d'abord été enrayée en milieu de journée par l'intervention soudaine de la Banque centrale européenne, qui a racheté de la dette italienne et espagnole sur les marchés pour contenir l'hémorragie. Les taux obligataires se sont détendus, et les valeurs bancaires se sont redressées.
Ensuite, à l'issue de la réunion des ministres, l'idée d'un sommet des chefs d'État d'urgence de la zone euro d'ici à la fin de la semaine a été évoquée, sans être confirmée à ce stade. Bruxelles n'en a pas connu depuis plus d'un an, au plus fort de la crise grecque. À l'époque, il fallait soustraire Athènes à la faillite et éviter la contagion aux autres pays périphériques. Cette fois-ci, l'enjeu serait d'un autre ordre : stopper la contagion à l'Italie, c'est-à-dire au cœur de la zone euro.
Conscients de la gravité et de l'urgence de la situation, les responsables de la zone euro ont réaffirmé, hier, leur «volonté absolue de préserver la stabilité financière de la zone euro». Le vent de panique qui a soufflé exige une réponse rapide et précise sur le second plan de sauvetage de la Grèce, initialement remis à septembre. Depuis Washington, Christine Lagarde, directrice générale du FMI, a d'ailleurs encouragé l'Europe à une «mise en œuvre rapide» de ses promesses en faveur de la Grèce.
À Bruxelles, cependant, le débat sur les modalités du sauvetage d'Athènes est resté enlisé dans des discussions quasi théologiques sur l'implication ou non des trésors nationaux, celle - volontaire ou pas - des créanciers privés, et sur la possibilité que la Grèce soit formellement en défaut de paiement.
Les dix-sept restent divisés. Mezzo voce, un nombre croissant de ministres souhaitent lever ce qu'ils considèrent être un tabou : celui qui empêche la Grèce et tout autre pays de l'euro aux abois de renégocier sa dette à des conditions plus favorables, comme le font les entreprises et les particuliers.
Rachat de dettes grecques :«Avec
cet interdit, il ne pouvait y avoir d'implication à la fois
substantielle et volontaire du secteur privé», affirme un diplomate du
nord de l'Europe. Sans lui, les créanciers peuvent se lancer dans
l'exercice douloureux mais peut-être salvateur de l'étalement de la dette d'Athènes, voire de la restructuration. Hier, le patron de la BCE, Jean-Claude Trichet,
faisait cependant encore de la résistance ouverte à toute idée de
défaut de la part d'Athènes, de même que la Grèce elle-même. «Aucune
option n'est plus écartée, seul compte ce qui marche », reconnaît le
ministre français, François Baroin.
L'Eurogroupe explore les pistes qui permettraient d'alléger le fardeau de la dette pour la Grèce. Le FESF, Fonds européen de stabilisation financière, pourrait racheter une partie de l'endettement grec (ou en financer le rachat par Athènes) fortement décoté sur le marché puisqu'il est considéré à haut risque. Cette piste reviendrait peu ou prou à substituer aux obligations grecques des euro-obligations sous signature collective. Le projet s'est jusqu'ici heurté à l'hostilité d'Angela Merkel, soucieuse de ne pas «fédéraliser» les transferts budgétaires dans la zone euro. Mais l'embrasement qui menace pousse peut-être la chancelière à changer encore une fois d'avis.
L'Eurogroupe explore les pistes qui permettraient d'alléger le fardeau de la dette pour la Grèce. Le FESF, Fonds européen de stabilisation financière, pourrait racheter une partie de l'endettement grec (ou en financer le rachat par Athènes) fortement décoté sur le marché puisqu'il est considéré à haut risque. Cette piste reviendrait peu ou prou à substituer aux obligations grecques des euro-obligations sous signature collective. Le projet s'est jusqu'ici heurté à l'hostilité d'Angela Merkel, soucieuse de ne pas «fédéraliser» les transferts budgétaires dans la zone euro. Mais l'embrasement qui menace pousse peut-être la chancelière à changer encore une fois d'avis.
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