Le magasin Carrefour de la porte d’Auteuil, à Paris.
L’extrême faiblesse de la valorisation s’explique par l’écoeurement des actionnaires, alors que le groupe enchaîne les performances médiocres. La tâche de Georges Plassat est immense.
Le montant TTC des ventes réalisées par Carrefour dans le monde a atteint 22,5 milliards d’euros au premier trimestre, un chiffre sans surprise quoi que plutôt dans le bas de fourchette des prévisions des analystes. Ce chiffre représente une progression marginale, de 0,9%, par rapport au trimestre correspondant de 2011, aidée par un effet calendaire positif (deux jours d’ouverture de plus dans la plupart des zones) et par le relatif dynamisme des ventes en Amérique Latine (+10%). En données brutes, incluant les ventes de carburant et l’effet des changes, la progression atteint +1,5% sur ce premier trimestre.
C’est toujours en France (9,355 milliards d’euros de ventes trimestrielles) que le bât blesse le plus, et en particulier dans les hypermarchés où les ventes ont diminué de 1,8%, et même de 3,1% à surface de vente comparable et hors augmentation des prix du carburant. «Cette baisse reflète un environnement plus difficile qui a touché les ventes non-alimentaires ainsi que les effets attendus à court terme de notre plan d’action, avec notre décision délibérée de poursuivre notre politique d’investissement dans les prix bas et des promotions moins nombreuses mais plus ciblées», explique Carrefour. «Les hypermarchés ont commencé à regagner du terrain en matière de compétitivité prix, et sont désormais co-leaders sur les prix de 500 produits de consommation courante à marque nationale», affirme néamoins le groupe.
Cependant l’environnement reste très difficile également dans le reste de l’Europe où les ventes ont baissé de 2,7% hors essence à taux de changes constants ; en Grèce la chute atteint presque 16%.
Le sentiment des experts du Figaro Bourse: Aucune bonne surprise dans les chiffres publiés par le groupe, qui ne donne par ailleurs guère d’indications sur sa rentabilité du début d’année. Tous les espoirs des actionnaires du géant de la distribution reposent aujourd’hui sur les épaules de Georges Plassat, qui sera intronisé PDG en juin lors de l’assemblée générale. Mais le chantier qui l’attend est énorme et le redressement éventuel du groupe prendra des années. En Bourse, nous suggérons donc la prudence sur le dossier qui a déjà énormément déçu ; son dernier rebond occasionné par la rumeur de l’arrivée de Plassat à la direction a aussi tourné court. Remarquons tout de même qu’au plan technique, le niveau de 15 euros devrait constituer un plancher.
Horizon d’investissement: long terme.
Profil d’investissement: Carrefour est aujourd’hui un pari «value» par excellence, avec une valorisation boursière bien inférieure à sa valeur à la casse.
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