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lundi 7 mai 2012

Hollande va s'atteler à son projet de réforme bancaire.

«Quelle que ce soit la formule retenue, il est essentiel de conserver un univers bancaire européen», plaide Jean-Laurent Bonnafé, le directeur général de BNP Paribas.
«Quelle que ce soit la formule retenue, il est essentiel de conserver un univers bancaire européen», plaide Jean-Laurent Bonnafé, le directeur général de BNP Paribas.


 Séparer activités de trading et de dépôt était une promesse du candidat PS. La réforme serait finalement moins tranchée.


C'était un des points forts du programme de François Hollande: une vaste réforme bancaire pour s'assurer que les dépôts des épargnants irriguent bien l'économie réelle et non les activités de trading. Désignée au début de la campagne comme «le véritable adversaire» du candidat PS, la finance avait droit à une proposition phare du programme «Je séparerai les activités des banques qui sont utiles à l'investissement et à l'emploi, de leurs opérations spéculatives», a promis François Hollande.
L'ex-candidat socialiste n'a jamais souhaité interdire aux banques de dépôts de posséder une activité de financement et d'investissement, ce qui aurait signé la fin du modèle de banque universelle à la française. Dans le Nouvel Observateur en début de semaine, il voulait même «rassurer (les banquiers, dès lors qu'ils sont de bonne foi», reconnaissant au passage que «les banques françaises ne sont pas responsables de la crise mais en ont été les victimes». On ne saurait donner meilleur gage de bonne volonté...
Ses premières déclarations semblaient plutôt se calquer sur la solution britannique, dite loi Vickers, qui prévoit une stricte séparation des activités de crédit et de marché. Mais l'efficace lobbying des banques mutualistes a porté ses fruits. L'application stricto sensu de la loi Vickers provoquerait en effet un profond chaos au Crédit agricole, BPCE, Crédit mutuel, dont les caisses et banques régionales détiennent leur filiale de financement et d'investissement.

La réforme française devrait donc, au final, se rapprocher de la vision américaine, la loi Volcker. Ce texte, apparemment plus simple à mettre en œuvre, interdit aux banques de spéculer pour leur compte propre. Il pose aussi de multiples questions de définition. «Même aux États-Unis, les autorités ont indiqué que la mise en œuvre de la règle Volcker serait décalée,relève ainsi le PDG de la Société générale, Frédéric Oudéa. La règle Volcker pose des difficultés très pratiques. Des activités de marchés, même légitimes et indispensables, entraînent une prise de risque.»
Un groupe de travail devrait être nommé très prochainement par François Hollande et son futur ministre de l'Économie pour affiner ce sujet. Cette équipe dédiée devra travailler en cheville avec son équivalent européen. Le commissaire Michel Barnier a en effet confié au Finlandais Erkki Liikanen la présidence d'un groupe de réflexion sur ces sujets. Il doit remettre ses conclusions après l'été. «Quelle que ce soit la formule retenue, il est essentiel de conserver un univers bancaire européen», plaide Jean-Laurent Bonnafé, le directeur général de BNP Paribas.
Outre cette réforme de structure, les banques s'attendent à un alourdissement fiscal. Dans son programme, François Hollandes'est engagé à augmenter l'imposition des banques de 15% et à créer une taxe sur toutes les transactions financières. Enfin, une future loi devrait plafonner le prix des commissions bancaires, afin de faire baisser les frais supportés par les particuliers.

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