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samedi 12 mai 2012

L'Espagne veut protéger son secteur bancaire .

Luis de Guindos, ministre de l'Économie, Soraya Saenz de Santamaria, porte-parole du gouvernement Rajoy, et Ana Pastor Julian, ministre de l'Équipement, ont annoncé, vendredi, à Madrid, une série de réformes bancaires.
Luis de Guindos, ministre de l'Économie, Soraya Saenz de Santamaria, porte-parole du gouvernement Rajoy, et Ana Pastor Julian, ministre de l'Équipement, ont annoncé, vendredi, à Madrid, une série de réformes bancaires.


 Madrid exige 30 milliards de provisions de plus et une séparation des actifs immobiliers à risque.

Après la nationalisation mercredi du premier réseau de caisses d'épargne Bankia, le gouvernement espagnol a présenté ce vendredi une nouvelle réforme bancaire, la deuxième en moins de trois mois. Madrid exige des banques une enveloppe supplémentaire de provisions d'un montant de 30 milliards d'euros. Celle-ci s'ajoutera aux 53 milliards qui doivent déjà être provisionnés d'ici à la fin de l'année pour couvrir le risque des actifs immo­biliers les plus problématiques, représentant globalement 184 milliards d'euros, selon la Banque d'Espagne.
Cette prudence sera également étendue aux 123 milliards d'actifs immobiliers jugés non problématiques, «en vue de leur hypothé­tique détérioration», selon la formule du ministre de l'Économie, Luis de Guindos. Au total, les banques espagnoles devront avoir provisionné 45 % du total de leurs actifs immobiliers d'ici à la fin de l'année. Avant la première réforme du gouvernement Rajoy, ce taux ne s'élevait qu'à 14 %, a rappelé le ministre. Autre décision, les banques devront séparer les actifs immobiliers de leurs bilans pour les placer dans des agences spécialisées, afin de mieux en évaluer le juste prix. «Ce sera obligatoire pour toutes les entités», a précisé le ministre. Dans un souci de transparence, et répondant là à une demande de l'Eurogroupe, Madrid fera réaliser des audits des comptes bancaires. «Deux évaluateurs indépendants» seront chargés de juger de la solidité et de la crédibilité des bilans.

Récession en 2013:

Reste à savoir comment les banques pourront financer de tels niveaux de provision et quelle part sera prélevée sur leurs fonds propres. Guindos a rappelé que lors de la dernière injection d'argent public, réalisée par le gouvernement antérieur, le fonds Frob avait prêté 15 milliards d'euros aux banques. «Le total devrait être cette fois-ci sensiblement inférieur», a-t-il jugé, en précisant que l'État percevrait un taux d'intérêt de 10 % sur les sommes prêtées. «Le Frob conserve 5 milliards de liquidités. Nous verrons dans quelle mesure il conviendra de les compléter», a déclaré Guindos. Le ministre a en outre affirmé que ce financement, par obligations convertibles à cinq ans, ne coûterait «rien» au contribuable.
L'exercice de clarté n'aura pas convaincu les marchés: la Bourse de Madrid a immédiatement plongé de 3 %, emportée par les banques. Le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, a beau marteler que le déficit public ne sera pas affecté, l'objectif fixé de 5,3 % du PIB cette année, contre 8,5 % en décembre, et surtout de 3 % visés en 2013, apparaît très hypothétique. La Commission européenne, qui publiait aujourd'hui ses nouvelles prévisions pour la zone euro, table sur un déficit de 6,3 % du PIB en 2012, pire encore, de 6,4 % en 2013. En moins de trois mois, Bruxelles a revu en forte hausse la récession, à 1,8 % du PIB, contre 1 % précédemment. L'année prochaine, l'économie ibérique serait même la seule de la zone euro à être dans le rouge.

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