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mardi 8 janvier 2013

Emploi : Sapin nie la pression autour de la taxation des CDD.

Michel Sapin, le ministre du Travail.
Michel Sapin, le ministre du Travail.

Laurence Parisot, présidente du Medef, dénonce «l'ingérence» de l'Etat dans la négociation sur l'emploi. Le ministre du Travail pourrait sortir les CDD du crédit d'impôt compétitivité si le patronat refuse de les taxer.


Traditionnels effets de manches ou subite montée en tension à l'approche d'une fin de négociation? Difficile de le dire. Seule certitude, l'horizon d'un compromis «historique» sur la sécurisation de l'emploi s'éloigne un peu plus chaque jour. Pour preuve, l'exécutif escompte désormais juste un accord «ambitieux» entre syndicats et patronat.
Qu'importe! Laurence Parisot a frappé fort lundi, trois jours avant le début des deux séances conclusives, en accusant le gouvernement d'ingérence «perturbatrice» dans la négociation. «On ne peut pas signer un compromis dans un climat qui privilégie l'antagonisme», confirme un proche de la présidente du Medef. En cause? La pression de Michel Sapin qui pousserait le patronat à accepter une taxation des contrats courts (CDD et ­intérim), mesure réclamée par les syndicats - pour envisager un ­accord - en contrepartie d'un ­assouplissement des licenciements économiques.
«Le ministre du Travail a fait deux choses inadmissibles, affirme-t-on au Medef. Il a indiqué à la CFDT que nous serions prêts à aller plus loin sur les contrats courts alors que nous réfutons toujours une taxation. Du coup, la CFDT fait de la surenchère. Le ministre nous a de plus indiqué qu'il était prêt à sortir les CDD du Crédit d'impôt compétitivité-emploi pour nous contraindre à accepter une telle mesure. C'est du chantage.»

Des intentions claires:

Le ministère du Travail «n'infirme ni ne confirme» les allégations patronales. «Le sujet n'est pas là, rétorque un collaborateur de Michel Sapin. Le Medef cherche à mouiller le gouvernement dans la négociation, mais la vraie question est qu'il doit répondre aux interrogations des syndicats.» D'ailleurs, rappelle-t-on Rue de Grenelle, les intentions de l'exécutif sur le sujet sont claires depuis longtemps: «La taxation des contrats courts était dans le programme de François Hollande et la feuille de route de la négociation». Mais le ministère ne dit rien sur sa réaction en cas d'accord a minima ou d'absence d'accord, si ce n'est qu'il y aura une mesure sur les CDD dans la loi que présentera l'exécutif après la fin des discussions.
Selon un négociateur, le Medef se disait pourtant prêt la semaine dernière «à taxer les CDD d'un mois, hors intérim et contrats d'usage, contre une baisse des cotisations-chômage des moins de 30 ans». Faux, rétorque-t-on Avenue Bosquet. «Nous sommes prêts à faire des avancées qui favorisent l'emploi mais pas une taxation des contrats courts qui risquerait de le pénaliser.» Fin du suspense vendredi soir, au plus tard.

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