Laurence Parisot se verrait bien rester un peu plus longtemps à la tête du Medef.
La patronne des patrons a demandé il y a quelques jours au comité
statutaire de l'organisation de réfléchir à une modification des statuts
et de faire des recommandations en ce sens au conseil éxécutif.
Comme l'a révélé le magazine Challenges,
Laurence Parisot évoque notamment la possibilité de prolonger la durée
du second mandat qui est actuellement de trois ans. Au Medef, on précise
que cette modification a pour unique but de remédier à une anomalie qui
consite à instaurer des durées de mandat différentes: cinq ans pour le
premier et trois ans pour le second, «ce qui n'est pas très
démocratique». La deuxième proposition cible une autre «incohérence»
selon laquelle le Medef s'impose une limite d'âge «alors que nous
demandons dans le dossier des retraites à ce que la limite d'âge légal
soit repoussée».
Le Medef précise bien que le nom de Laurence
Parisot n'apparaît nulle part dans cette démarche. Il s'agit seulement
d'améliorer les statuts. Le timing est toutefois parfait pour l'actuelle
présidente du Medef qui avec les statuts actuels ne peux pas briguer de
troisième mandat en juillet prochain. Réelue pour la deuxième fois en juillet 2010,
elle devrait quitter ses fonctionse cet été, à moins qu'un changement
des règles en cours de route lui permette de jouer les prolongations.
Par ailleurs, l'autre proposition joue aussi en sa faveur. Si l'âge de
départ est repoussé, elle pourra maintenir autour d'elle plusieurs
membres de l'équipe décisionnelle qui la soutiennent, comme Pierre
Bellon ou Michel Pebereau, normalement sur le départ.
Pas de vote prévu pour l'instant:
Impossible
pour le moment de savoir quand ces changements de statut seront
adoptés. «Le comité statutaire va examiner ces questions dans un délai
qui lui appartient», précise-t-on au Medef. De son côté, le conseil
exécutif, qui se réunit lundi, n'a prévu aucun vote sur la question.
Laurence
Parisot espère bien obtenir un accord rapide sur le sujet. Pour rester à
la tête du Medef, elle s'appuie sur un bilan qu'elle juge positif,
illustré par la réussite des négociations sur l'emploi.
Mais la partie n'est pas gagnée d'avance. «Plusieurs adhérents ont
senti le coup venir. Les principales fédérations professionnelles
s'étaient contactées ces derniers jours pour préparer la riposte. En
off, elles disent rejeter violemment ce scénario, mais reste à voir si
elles oseront opposer un veto franc à ce qu'elles qualifient de
tentative de putsch», assure Challenges sur son site internet.
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