Marylise Lebranchu, jeudi à Paris, lors de la réunion avec les syndicats.
La ministre de la Fonction publique lie la revalorisation du point d'indice au retour de la croissance.
Une douche froide. Jeudi, lors d'une réunion très attendue sur les carrières et les rémunérations, Marylise Lebranchu
a annoncé aux syndicats que le point d'indice, qui sert de base à la
rémunération des fonctionnaires, serait gelé en 2013. Et ce pour la
troisième année consécutive. Une hausse en 2013 n'aurait «pas été
compatible avec notre trajectoire de finances publiques», a justifié la
ministre de la Fonction publique. De fait, une augmentation de 1 %
coûte 1,8 milliard par an aux budgets de l'État, des collectivités
locales et des hôpitaux. Pour faire passer la pilule, la ministre a
promis une augmentation générale lorsque la croissance et la
compétitivité seront de retour. Bref un report sine die…
Autre
déception pour les syndicats, Marylise Lebranchu n'a rien annoncé
concernant le jour de carence (non-paiement du premier jour d'arrêt
maladie). Le gouvernement est, il est vrai, pris entre deux feux tant
cette disposition votée fin 2011 a permis de réduire l'absentéisme dans
les trois fonctions publiques. Les organisations syndicales n'ont en
fait obtenu satisfaction que sur un point: la fin immédiate des quotas
pour l'accès au dernier échelon de la catégorie C (la plus basse). Une
mesure qui concernera 126.000 agents et ne coûtera que 16 millions aux
contribuables. Pour le reste, la ministre a annoncé, comme prévu,
l'ouverture de négociations sur la grille des salaires et les carrières
de la fonction publique. Le but: remédier à l'écrasement des
rémunérations, alors que 20 % des 5,2 millions de fonctionnaires sont
payés à des niveaux proches du smic «Nous parlerons en priorité des
catégories C», a souligné Marylise Lebranchu. Le ministère espère
aboutir assez vite. Reste que cela nécessite des moyens financiers.
«Nous avons divisé par deux les mesures catégorielles (celles liées à
une catégorie de personnel) et nous voulons refondre les primes au
mérite, ce qui dégage des marges», rétorque un conseiller.
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Pas de riposte unitaire:
Mais
pour les syndicats de la fonction publique, ces réformes à venir ne
font pas oublier le gel du point en 2013. «La revalorisation du point,
c'est ce qu'attendaient les agents», souligne Brigitte Jumel, de la
CFDT. «Nous ne pouvons accepter que 2013 soit une nouvelle année
blanche», renchérit Jean-Marc Canon, de la CGT. «Les fonctionnaires ne
peuvent pas servir de variable d'ajustement», abonde Christian Grolier,
de FO. Une riposte unitaire des syndicats reste toutefois peu probable.
Réunies jeudi en intersyndicale, les huit organisations ont décidé… de
se revoir le 21 février pour décider d'éventuelles actions. Un projet de
communiqué commun est toujours à l'étude. En outre, la grève du
31 janvier, lancée par trois syndicats, a mobilisé moins de 7 % des
fonctionnaires. Le gouvernement est donc loin d'être acculé.
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