Un pirate somalien face au cargo grec MV Filitsa, en janvier 2010, dans le port de Hobyo.
Cette capture, relatée dans un rapport du Bureau maritime international, n'est pas un fait isolé. Ces derniers jours, des pirates somaliens se sont emparés d'un pétrolier battant pavillon des Emirats arabes unis, avec à son bord 16 membres d'équipage, a fait savoir lundi la force navale de l'Union européenne dans la zone. Le navire MV Jubba XX, parti des Emirats, a été détourné dimanche matin dans le nord de l'océan Indien avec sa cargaison de pétrole, alors qu'il se faisait route vers le port somalien de Berbera.
Et tout indique que la petite affaire artisanale qu'était la piraterie se mue en une industrie modeste mais florissante. Avec 125 attaques au large de la Somalie depuis le début de l'année, sur un total de 266 autour du globe, la Somalie est le point chaud de la piraterie. Deux explications à cela. Il s'agit d'un des pays les plus pauvres du globe, qui vit actuellement «une catastrophe humanitaire» aggravée par la sécheresse, selon Action contre la faim. L'État ne contrôle guère son territoire. Or, au large de ses côtes naviguent les opulents cargos, gaziers et pétroliers transitant entre l'Asie, le Moyen-Orient et l'Europe. Sans oublier les chalutiers français et espagnols qui viennent pêcher près des Seychelles.