Réticente à verser de nouveaux fonds pour financer les surcoûts du projet A400M, l'Allemagne pourrait apporter une garantie d'Etat pour permettre à l'avionneur de trouver des crédits bon marchés. Les autres pays pourraient suivre.
Trois semaines après avoir annoncé qu'elle refusait de débourser plus que les 650 millions d'euros prévus, l'Allemagne, qui a réduit sa commande à 60 avions, semble infléchir sa position. Mais plutôt que des versements supplémentaires, l'Allemagne verserait une garantie d'Etat pour financer les surcoûts du programme de l'avion de transport militaire A400M, indique mardi le quotidien économique allemand Financial Times Deutschland (FTD). L'Allemagne réfléchit «dans les détails» au modèle à adopter. La garantie d'Etat pourrait permettre à EADS d'obtenir des «crédits bon marché» tout en évitant de grever directement le budget de l'Allemagne.
«Encourageant» pour EADS:
En France, le ministère de la Défense s'est réfusé à tout commentaire, EADS souligne que «le fait que le FTD dise qu'il y ait des propositions du côté allemand, c'est encourageant». Il s'agirait d'une bonne nouvelle pour le projet, qui se révèle être pour l'heure un fisaco pour l'Europe. En effet, au début du mois de janvier, Thomas Enders, le patron d'Airbus, songeait à abandonner le programme de l'avion de transport militaire. Deux semaines plus tard, le président d'EADS, Louis Gallois menaçait également de mettre fin au projet, si aucun accord n'était trouvé, d'ici fin janvier, pour partager les surcoûts.
Les autres pays clients pourraient suivre:
L'Allemagne semble donc montrer la voie. Aux cinq autres pays clients de l'A400M (Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Luxembourg et Turquie) de suivre. Selon le FTD, ils réfléchiraient à la solution à adopter : versements supplémentaires, garanties d'Etat ou diminution de livraisons. Ils ont jusqu'au 31 janvier 2010 pour donner leur réponse.
A la suite du tollé provoqué par les réunions de crise de jeudi et vendredi derniers à Berlin entre les pays clients de l'A400M et EADS,les discussions doivent se poursuivre ce mardi.
Le budget du projet A400, qui a pris trois ans de retard, est passé de 20 à 25 milliards d'euros.
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