Le distributeur a publié ce lundi après-Bourse un chiffre d'affaires en ligne avec les attentes. L'activité à l'international sauve les performances moroses dans l'Hexagone.
Après-Bourse, Casino a fait état d'un chiffre d'affaires au titre du quatrième trimestre 2009 de 7,32 milliards d'euros, en hausse de 2,2% par rapport à la même période de l'exercice précédent (+0,1% en organique, c'est à dire à structure constante). Un chiffre conforme aux attentes des analystes. Sur un an, l'activité du groupe de distribution alimentaire a reculé de 1,2% (-1% à périmètre et changes constants). Le chiffre d'annuel atteint 28,32 milliards d'euros.
La société enregistre des difficultés en France, où l'activité s'est réduite de 3,3% en variation trimestrielle et de 4,8% en glissement annuel. Toutes les enseignes ont souffert de ventes moins bonnes: celles - à magasins comparables - en hypermarchés (Géant Casino) ont cédé 6% sur trois mois, tandis que celles des supermarchés Casino, des magasins Leader Price et des supérettes de proximité (Petite Casino, Spar, Vival...) ont plié respectivement de 3,4%, 11% et 5%. Seuls les magasins de proximité Monoprix font mieux, mais leur activité décélère toutefois de 0,6%.
Franprix a dégagé un chiffre d'affaires en baisse de 1,2%. Une «attractivité encore renforcée par le déploiement du nouveau concept dont les résultats sont très satisfaisants», explique le groupe.
L'international en grande forme:
A l'inverse, le dynamisme à l'international se fait ressentir, alors que le chiffre d'affaires, qui atteint au terme du trimestre considéré, plus de 36% du chiffre d'affaires global de Casino, s'est amélioré de 13,4%, à 2,675 milliards d'euros.
La croissance organique de l'International s'est élevée à +4,8% (contre +3,5% au troisième trimestre), portée par la poursuite du dynamisme de l'Amérique du Sud (+4,9%) et la forte amélioration de la tendance d'activité en Asie (+6,7% contre -0,9% sur la précédente période).
En Amérique du Sud, la croissance des ventes à magasins comparables de GPA (Brésil) s'est poursuivie sur un rythme très élevé , avec une hausse de plus de 14,1. Les ventes totales du Brésil ont progressé de +44,6%, sous l'effet de la consolidation de Ponto Frio.
L'accord de joint-venture conclu entre Globex (Ponto Frio) et les activités de distribution de Casas Bahia «permet à GPA de devenir le leader incontesté de la distribution de produits électroménagers et électroniques avec une part de marché de 26%, et de renforcer sa position de numéro un de la distribution au Brésil».
La direction de Casino assure que le groupe est «en ligne avec ses objectifs en matière de réduction des coûts, de baisse des stocks et de maîtrise des investissements», alors que des plans d'actions ont été lancés. Par ailleurs, la flexibilité financière sera «renforcée», notamment grâce au programme de cessions d'actifs d'environ un milliard d'euros d'ici fin 2010. Notons que plus de la moitié de ces ventes ont été réalisées, dont celle de Super de Boer, pour 60 millions d'euros, en octobre 2009.
Le titre bousculé ce lundi après la nationalisation d'Exito:
Après avoir dévalué le bolivar, le 8 janvier dernier, Hugo Chavez, le président du Venezuela, a ordonné la nationalisation d'une filiale de Casino, l'accusant d'avoir augmenté ses prix à des fins «spéculatives». Une annonce qui a plombé les titres Casino à l'ouverture (-1,75% à 60,65 euros dans les premiers échanges). Mais ils se sont repris assez vite et renoué avec les 62 euros dans l'après-midi.
La mesure ne concernerait a priori que les six hypermarchés Exito, la nationalité colombienne de l'enseigne, pays avec lequel le Vénézuela est en froid, n'étant peut être pas étrangère à la volonté de Chavez d'en faire un exemple, estiment les analystes d'Aurel.
«Le Venezuela représente environ 2,5% du chiffre d'affaires consolidé 2009 de Casino et environ 2% de son résultat opérationnel», explique Christian Devismes chez CM-CIC Securities. En 2010, il devrait représenter 1,5% du résultat opérationnel, le poids du Venezuela étant attendu en baisse en raison de la croissance de la filiale brésilienne du groupe, de l'appréciation du réal fin 2009 et de la dévaluation du bolivar, ajoute-t-il.
Un procès contre le groupe:
La guerre entre Casino et la famille Baud, fondatrice des magasin Franprix, n'en finit pas. Ce lundi, elle prend une tournure encore plus grave: un procès les opposant s'est ouvert devant le tribunal correctionnel de Paris avec, au coeur des débats, le financement présumé frauduleux de travaux dans un hôtel de luxe de quatre étoiles situé sur la côte bretonne (le Perros-Guirrec dans les Côtes d'Armor.
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