Page d'accueil de Data.gov.uk, nouveau site lancé par le gouvernement britannique où sont publiées les données des administrations.
On y trouve de tout. Des statistiques sur le nombre de véhicules abandonnés. Des chiffres sur la récidive ou l'alcoolisme, la qualité de l'air ou de l'enseignement, le retard des trains ou les embouteillages. Le gouvernement britannique a lancé, ce jeudi, son site Data.gov.uk, qui a vocation à publier une très grande partie des données et études réalisées par l'Etat.
"Les citoyens ont déjà payé pour les données collectées par le gouvernement. Si ces informations restent confinées sur un disque dans un bureau, c'est de l'argent perdu", explique Tim Berners-Lee, le créateur du World Wide Web, chargé par le gouvernement de mener à bien ce projet. Le projet recense pour l'instant 2 500 bases de données, couvrant des secteurs variés mais pour l'instant limités aux études nationales. Le site pourrait également s'ouvrir à l'avenir aux informations recueillies par les administrations locales.
En Grande-Bretagne, la majorité des documents officiels sont accessibles à tous les citoyens, grâce au Freedom of Information Act. Le texte prévoit que tout citoyen peut demander à consulter des documents officiels ; si une administration lui refuse l'accès, elle doit justifier sa décision, et le citoyen a alors la possibilité de faire appel de la décision auprès d'une commission indépendante.
Les données publiées sur Data.gov.uk peuvent être librement utilisées par les entreprises, les associations ou les particuliers. Tout un chacun est libre d'utiliser les données pour, par exemple, travailler à une carte des routes britanniques les plus dangereuses pour les cyclistes. Les journaux britanniques, et notamment le Guardian, se basent également sur ces données pour mener des enquêtes ou décrypter des tendances.
Le système britannique s'inspire de ceux mis en place dans d'autres pays anglo-saxons, notamment les Etats-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, pays qui ont tous adopté leur version du Freedom of Information Act et commencé à publier leurs données officielles. En France, l'accès aux documents des administrations reste comparativement limité. La loi du 17 juillet 1978 prévoit que tout citoyen peut accéder aux documents administratifs, et notamment à ceux qui le concernent directement, et une autorité administrative, la CADA (Commission d'accès aux documents administratifs), peut intervenir en cas de blocage. Mais le texte a une portée bien inférieure à ses équivalents anglo-saxons : en France, il est notamment impossible d'accéder aux notes de frais d'un élu, ce que permettent les lois américaines et britanniques. Avec, parfois, des conséquences inattendues.
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