Carlos Ghosn, le PDG de Renault, pourrait être reçu à l'Elysée dès la semaine prochaine.
L'Etat serait en passe de réclamer les six sièges auxquels il a droit au conseil d'administration du constructeur, en tant que premier actionnaire du groupe, selon la radio RTL.
La pression monte pour Renault. Le constructeur doit maintenant apaiser les craintes et l'ire du gouvernement. Suite à l'information selon laquelle Renault voudrait délocaliser en Turquie la production de la future Clio, les réactions ont été très vives. Du coup, le gouvernement serait prêt à lancer un raid sur le conseil d'administration du groupe, selon la radio RTL ce mercredi. Avec 15,01% du capital, l'Etat est le premier actionnaire de Renault. Il aurait droit à six sièges au conseil d'administration du groupe. A ce jour, il ne dispose pourtant que d'un représentant. Une situation qui pourrait bientôt être remise en cause.
Piqûre de rappel:
En effet, le président Nicolas Sarkozy a bien l'intention de recevoir le PDG de Renault Carlos Ghosn «très prochainement», a confirmé le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel. «C'est normal que le représentant d'un des principaux actionnaires de Renault rencontre le PDG pour lui faire part de ses orientations, de ses choix et de son point de vue sur ce sujet», a-t-il poursuivi. Cette rencontre pourrait avoir lieu dès la semaine prochaine, selon lemonde.fr.
Une occasion pour le chef de l'Etat de rappeler à Renault les engagements pris par le groupe en plein cœur de la crise. Suite à une entrevue entre Nicolas Sarkozy et Carlos Ghosn le 30 septembre 2008, Renault s'était engagé à assurer la pérennité des sites français. Par ailleurs, l'Etat avait accordé une enveloppe de 3 milliards d'euros à Renault et PSA Peugeot Citroën l'année dernière, en échange de la promesse de maintenir leurs usines d'assemblage en France. D'où la colère de l'Etat. Pour le gouvernement, Renault ne respecterait pas ses engagements s'il délocalisait la production de la Clio IV en Turquie au lieu de la produire à Flins.
Renault doit rendre des comptes:
Aujourd'hui, c'était au tour de Patrick Pélata, directeur général de Renault, d'être convoqué par le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi. Ce dernier, très fâché, avait martelé hier à l'Assemblée nationale qu'il était déterminé à empêcher toute «délocalisation masquée». Le ministre du Budget Eric Woerth lui a emboîté le pas ce matin sur LCI, jugeant «inacceptable» une délocalisation éventuelle de la production de la nouvelle Clio.
Renault doit réfléchir «à un modèle économique qui permette aux usines de rester en France», a-t-il insisté. Patrick Pélata s'est voulu rassurant, à la sortie de cette réunion à Berçy. «Il y aura toujours des Clio produites à Flins, quel que soit le scénario», a-t-il déclaré, en ajoutant que la production de la Clio serait en revanche arrêtée en Espagne et en Slovénie. C'est justement sur ces «scénarios» que l'Etat réclame des explications.
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