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dimanche 14 mars 2010

Pékin rejette à nouveau les appels pour l'appréciation du yuan.

Les appels étrangers en faveur d'une appréciation du yuan sont inutiles et relèvent même d'une forme de protectionnisme, a déclaré dimanche le Premier ministre chinois Wen Jiabao. Dans un mélange de discours populiste et de satisfaction tirée de la croissance économique sans équivalent au monde, Wen n'a accordé aucun crédit à la polémique sur la politique monétaire qui altère la relation entre Pékin et Washington.
"Nous sommes opposés à la pratique des récriminations mutuelles. La pression extérieure est inutile à la réforme du taux de change du yuan", a dit Wen lors d'une conférence de presse au dernier jour de la session parlementaire annuelle.
"Nos efforts pour maintenir un yuan stable ont apporté une contribution importante à la reprise mondiale", a-t-il ajouté, suivant la ligne adoptée par la Chine depuis qu'elle a rétabli de fait l'arrimage de sa monnaie au dollar mi-2008 pour protéger les exportateurs de la crise du crédit. Les Etats-Unis, l'Union européenne et plusieurs autres pays critiquent depuis longtemps le régime du yuan.
Le différend pourrait tourner au conflit le 15 avril prochain lorsque le Trésor américain publiera son rapport semestriel, dans lequel le gouvernement chinois pourrait être officiellement accusé de manipulerles taux de changes. Sans citer nommément les Etats-Unis, Wen Jiabao a clairement dit que Pékin n'avait pas l'intention de satisfaire aux appels américains, voire se préparait à une confrontation sur le sujet.
"Je peux comprendre le désir de certains pays d'accroître leurs exportations, mais ce que je ne comprends pas, c'est déprécier sa propre monnaie et tenter de faire pression sur les autres pour les apprécier dans le but d'augmenter les exportations. De mon point de vue, c'est du protectionnisme", a-t-il dit.
Beaucoup d'élus américains dénoncent une sous-évaluation du yuan allant jusqu'à hauteur de 40% de sa valeur selon certains.
"Le yuan n'est pas sous-évalué", a rétorqué Wen dimanche.
La Chine a échappé pour grande partie à la crise du crédit et entendait promouvoir au parlement des projets visant à aider davantage les agriculteurs et les plus modestes.
Mais les derniers indicateurs montrent qu'elle est victime de pressions inflationnistes qui pourraient nécessiter une politique monétaire plus stricte.

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