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dimanche 4 avril 2010

Argentine : la banque centrale remboursera la dette.

La présidente Cristina Kirchner, à Buenos Aires, le 4 mars.


La présidente Cristina Kirchner, à Buenos Aires, le 4 mars.

La justice autorise la présidente Kirchner à utiliser une partie de ses réserves monétaires.

Après avoir animé l'été argentin, le feuilleton de la banque centrale approche de son épilogue. La justice vient de rétablir deux décrets de la présidente Cristina Kirchner, qui lui permettent de disposer d'une partie des fonds de la banque centrale pour payer les charges de la dette. En décembre, la chef de l'État avait pris par surprise le Congrès, où l'opposition est majoritaire, en ordonnant la mise en place de deux fonds, dits du «bicentenaire», l'un de 4,38 milliards de dollars, l'autre de 2,18 milliards, pour payer respectivement les intérêts de la dette en 2010 et les créanciers multilatéraux.
À l'époque, la manœuvre avait été bloquée par Martin Redrado, le président de la banque centrale, au nom de l'autonomie de l'organisation, et la justice avait confirmé cette interdiction. À l'issue d'un bras de fer avec le Congrès, Redrado a finalement été contraint à la démission, pour être remplacé par Mercedes Marco del Pont, une économiste qui a toujours milité pour que la banque centrale dépende du gouvernement.

«Matelas de sécurité»
La volte-face de la justice constitue donc une importante victoire politique pour Cristina Kirchner. L'opposition a bien promis de mettre son veto, lors d'une séance le 7 avril prochain, mais elle reste peu organisée. Si elle échoue à convaincre, c'est surtout faute de proposer une option alternative pour payer les intérêts de la dette, considérables cette année.
En théorie, il suffirait à Buenos Aires d'emprunter à meilleur taux et ainsi reporter les échéances, mais cette possibilité lui est interdite. En 2005, la renégociation de sa dette de plus de 100 milliards de dollars avait en effet attiré seulement 76% des créanciers. Le quart restant a lancé des procédures judiciaires dans le monde entier bloquant toute intervention sur les marchés financiers. Pour justifier le recours à la banque centrale, le député Carlos Heller rappelle que ses réserves ont atteint le record de 45 milliards de dollars. «Nous n'avons pas besoin d'un matelas de sécurité aussi important. D'autant qu'avec l'excédent commercial prévu cette année, la ponction pour payer la dette sera indolore», poursuit-il.
Euphorique, le gouvernement vient d'annoncer qu'il ouvrirait dès le 14 avril une nouvelle renégociation de sa dette pour les créanciers qui l'avaient rejetée en 2005. Titulaires de titres d'une valeur totale de 29 milliards de dollars, intérêts compris, ces petits porteurs et fonds spéculatifs, essentiellement issus d'Italie, du Japon, des États-Unis et d'Allemagne, vont se voir offrir une nouvelle opportunité, probablement plus généreuse. L'objectif est de séduire au moins 60% d'entre eux.
L'Argentine espère ainsi tourner définitivement la page du défaut de paiement de 2001, le plus important de l'histoire.

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