Christine Lagarde, ministre de l'économie, arrive à Matignon.Mots clés : grèce, emprunt, aide, PARIS, Lagarde Christine.
Un projet de loi de finance rectificative a été présenté au Conseil des ministres. Début mai, la France accordera son aide sous la forme d'un prêt bilatéral sur 3 ans, au taux de 5% environ.
La France est prête à débloquer 3,9 milliards d'euros pour aider la Grèce, en proie à des graves difficultés financières, début mai. Présenté mercredi en Conseil des ministre par François Baroin, le projet de loi de finance rectificative, qui découle des décisions prises à l'Eurogroupe du 11 avril, sera voté par l'Assemblée nationale le 3 et 4 mai, et par le Sénat le 6 et 7 mai. «En soutenant la Grèce, nous assurons la stabilité de l'euro» a expliqué la ministre de l'Economie Christine Lagarde.
Concrètement, la France accordera son aide sous forme d'un crédit direct au Trésor grec. Il s'agira d'un prêt bilatéral sur 3 ans au taux de 5% environ. «Ce n'est pas par ce que nous aidons la Grèce, que nous pénaliserons la France» a ajouté le ministre de l'Economie. «5%, c'est inférieur aux taux de marché, mais bien supérieur aux taux d'emprunt des autres pays de la zone euro» ajoute-t-elle. Pour des prêts à 3 ans, la France paye un intérêt de 1,5%, alors que la Grèce doit rémunérer les investisseurs à plus de 6%, un taux jugé prohibitif par les observateurs.
Pas de modification du déficit budgétaire:
Le prêt français s'inscrit dans le cadre d'une enveloppe de prêt de 30 milliards d'euros,sur 3 ans, que l'Eurogroupe s'est engagé à débourser pour éviter un défaut de paiement de la Grèce. Le chiffre de 3,9 milliards représente un peu moins des deux-tiers des 6,3 milliards d'euros - découlant de la stricte application de la quote-part de la Banque de France, au capital de la Banque centrale européenne-, car l'année fiscale française est déjà entamée au tiers.
Pour aider la Grèce, la France, elle-même déficitaire et endettée, «n'aura pas besoin de modifier son programme d'émission de dette», assure-t-on à Bercy. Mais inévitablement «le déficit budgétaire sera impacté». Le trou supplémentaire sera de 3 milliards d'euros, estime le ministère, en raison d'une plus-value de TVA de 900 millions d'euros récupérée fin 2009. Le déficit budgétaire 2010 de 8% du PIB ne sera pas modifié, et «l'impact sur la dette sera nul» affirme Bercy.
Chaque pays de la zone euro doit faire le même exercice:
Côté européen, chaque pays de la zone euro doit faire le même exercice que la France, en faisant intervenir, lorsque c'est nécessaire, son Parlement. Mais aucun vote négatif dans un pays ne pourra empêcher les autres de débourser l'argent. Les prêts bilatéraux européens - dont le total devrait être plus proche de 20 que de 30 milliards d'euros en 2010 - doivent en principe être prêts à être décaissés début mai. Mais sans doute pas avant le 9 mai, date d'une élection régionale à risque pour la Chancelière, Angela Merkel.
D'après Paris, la Grèce doit en tout cas disposer des fonds européens, avant le 18 mai, date d'arrivée à échéance d'une dette importante de 8 milliards d'euros. Ces prêts bilatéraux ne règleront pas tout, mais ils devraient détendre les marchés, qui redoutent toujours un défaut de paiement de la Grèce à court terme.
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