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mardi 27 avril 2010

Grèce, Portugal : panique sur la zone euro.

«Il est hors de question que la Grèce ou n'importe quel autre pays
 de la zone euro fasse défaut», a affirmé ce mardi Jean-Claude Trichet ,
 président de la BCE.


«Il est hors de question que la Grèce ou n'importe quel autre pays de la zone euro fasse défaut», a affirmé ce mardi Jean-Claude Trichet , président de la BCE. Mots clés : notation, dette, bourse, GRÈCE, PORTUGAL, EUROPE, Jean-Claude Trichet.

Standard and Poor's a dégradé, ce mardi, les dettes portugaise et grecque. Pour l'agence de notation, les perspectives de croissance des deux pays seraient trop faibles pour obtenir les recettes nécessaires au remboursement de leurs dettes.

Avis de tempête sur la zone euro ! Alors que les dettes grecque et portugaise flambaient ce mardi sur les marchés obligataires, entraînant les Bourses européennes dans le rouge et faisant chuter l'euro à 1,32 dollar, l'agence de notation Standard and Poor's dégradait la dette du Portugal de A+ à A-, et abaissait la note de la Grèce de BBB+ à BB+, ce qui la classe dans la catégorie des obligations spéculatives.
L'affolement des marchés a obligé Jean-Claude Trichet à intervenir. «Il est hors de question que la Grèce ou n'importe quel autre pays de la zone euro fasse défaut», a affirmé le président de la BCE. «Ce ne sont pas les événements de la journée qui ont motivé nos changements de notation, expliquait ce mardi S & P lors d'une conférence téléphonique, c'est une réévaluation de la situation macroéconomique» de la Grèce et du Portugal, dont les perspectives de croissance semblent trop faibles (0,5% par an jusqu'en 2015) pour obtenir les recettes fiscales permettant de rembourser leurs dettes. Ce mardi, le gouvernement grec a estimé que le déficit budgétaire du pays pourrait s'élever à 14% du PIB en 2009 !
Malgré les dénégations des ministres des Finances de la zone euro et du FMI, Standard and ­Poor's n'exclut pas le risque de restructuration de la dette grecque, mais juge que ce scénario n'est «pas imminent  ». Dans un tel cas de figure, Standard & Poor's évalue à entre 50% et 70% la perte pour les créanciers. Les marchés sont sur la même longueur d'onde. Plan de sauvetage ou pas, ils envisagent une restructuration ou un rééchelonnement de la dette grecque, ce qui explique pourquoi ils imposent à la Grèce des taux d'emprunt prohibitifs.
Alors que le rendement des obligations grecques à dix ans s'approchait ce mardi des 10%, celui sur les titres à deux ans s'est envolé à près de 17% ! Des taux si élevés que la Grèce «ne peut pas» emprunter sur les marchés, a affirmé le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou. «Les Grecs vont être dans une situation insoutenable», estime Dominique Strauss-Kahn dans un entretien à «La Tribune».

«Garantir la stabilité financière»
Alors que la Grèce doit lever 8,5 milliards d'euros d'ici au 19 mai pour se refinancer, la thèse d'une restructuration de la dette grecque gagne sur les marchés. Et les doutes s'installent sur les autres pays de l'eurozone. «Des problèmes similaires (à ceux de la Grèce, NDLR) mais à un degré différent sont rencontrés par d'autres pays», a affirmé ce mardi le vice-président de la BCE Lucas Papademos, en allusion à l'Espagne ou au Portugal notamment.
Sur le marché de la dette à 10 ans, c'est le Portugal qui a été le plus malmené ce mardi. Le rendement des obligations portugaises a gagné 31 points de base pour atteindre 5,5%, alors que celui de la dette grecque augmentait de 19 points de base, à 9,7%. La dette irlandaise prenait également un coup de chaud : le rendement a gagné 22 points de base dans la journée pour atteindre 5,1%. Dans cette crise, «le tout est de savoir si cela reste un problème grec et portugais, ou si cela affecte l'Espagne, et peut-être aussi l'Italie. Dans le premier cas, la zone euro pourrait perdre un ou deux membres, mais elle pourrait en sortir plus forte qu'avant», estime Daniel Gros, directeur du Center for European Policy Studies.
Alors que la monnaie unique est secouée comme jamais, un vent de panique gagne Bruxelles et les gardiens de l'euro. Il n'en va «pas seulement de la Grèce», il s'agit aussi de «garantir la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble», a assuré ce mardi une porte-parole de la Commission européenne. Ça et là, des voix s'élèvent pour évoquer une sortie de la Grèce, au moins temporaire, de la monnaie unique. L'idée est qu'Athènes pourrait ainsi dévaluer sa monnaie et se remettre en selle. «Ce n'est pas une perspective immédiate», tempère Fabian Zuleeg, chef économiste de l'European Policy Centre. Mais si rien à plus long terme n'est fait pour corriger les problèmes de croissance et de compétitivité, alors «la zone euro pourrait être menacée».

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