La rédaction des Echos a voulu voir si la tablette d'Apple était à la hauteur. Premières impressions.
A peine sorti aux Etats-Unis, l'iPad est dans les starting-blocks en France, où il devrait sortir le 24 avril. Nous avons toutefois déjà pu le tester. Premier constat : l'écran est à la hauteur de l'attente. A peu près six fois plus grand que celui de l'iPhone, il est le principal atout de l'iPad. En conséquence, il pourrait faire décoller toutes une série d'usages peu adaptés à l'iPhone. Ainsi, la tablette d'Apple marque une vraie évolution dans le domaine de la vidéo. Il n'est plus du tout impensable de regarder un film entier sur l'appareil. A condition que la vidéo soit de bonne qualité. Si YouTube a optimisé son site pour l'iPad, certaines vidéos restent encore décevantes sur un tel écran. Sur des bandes-annonces en haute définition, en revanche, la différence est réelle. Et l'on imagine déjà un écran HD sur une prochaine version de la tablette… Attention, néanmoins : les traces de doigts se font encore plus visibles que sur l'iPhone. Autre usage qui pourrait prendre son envol : la bureautique. Le clavier virtuel facilite l'usage du traitement de texte, surtout en mode paysage, et les applications iWork d'Apple, vendues à l'unité (9,99 dollars), devraient connaître des ventes supérieures à celles enregistrées sur iPhone.
· Des applis médias à la hauteur:
L'iPad était particulièrement attendu par le secteur de l'édition. Là aussi, il ne déçoit pas. Les applications optimisées développées par certains médias sont des réussites. On peut signaler celle du « Wall Street Journal », qui propose une édition actualisée en temps réel incluant dans les articles des diaporamas photo et des vidéos. Sur les livres, en revanche, on attendra pour se prononcer. En lecture prolongée, l'usage de l'iPad se révèle sans doute inférieur à celui des lecteurs utilisant la technologie de l'encre numérique, par exemple. Et l'offre d'Apple reste pour l'instant nettement inférieure à celle du Kindle.
Les analystes avaient misé sur un iPad capable de se muer en véritable console de jeux vidéo. Ils ne sont sans doute pas éloignés de la vérité. De par la taille de l'écran et l'accéléromètre (qui permet de jouer en suivant les mouvements du joueur), les possibilités sont déjà supérieures à certaines consoles portables.
Enfin, lors du test, aucun des bugs signalés depuis le lancement de l'iPad samedi, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni notamment, n'a été constaté. Le signal de la connexion Wi-Fi est ainsi resté stable et le chargement de la batterie s'est effectué sans problème (batterie qui, d'ailleurs, résiste plutôt bien - Apple revendique une autonomie de 10 heures en connexion Wi-Fi).
· Ni port USB ni Webcam:
Des limites apparaissent, toutefois. En premier lieu au niveau de la connectique. On aurait aimé un port USB (pour brancher un disque dur externe par exemple), mais Apple a fait le pari d'un appareil entièrement sans fil (pas de port Ethernet non plus) et fin. On peut, en revanche, y connecter des appareils en Bluetooth (clavier). Il faudra aussi y ajouter des accessoires indispensables : un pied, si on en fait une utilisation prolongée - il pèse 680 grammes -, et une coque ou une housse pour le protéger. Des accessoires qui font monter le prix final. Autre manque : l'absence d'appareil-photo et de Webcam.
Comme pour les premiers iPhone, ces absences peuvent toujours être compensées par certaines applications. C'est le cas de « Camera A pour iPad » et « Camera B pour iPhone », qui permettent, si l'on est aussi équipé du téléphone d'Apple, de prendre le contrôle de l'appareil-photo de l'iPhone via son iPad, puis de stocker ses photos dans la tablette. Mais le principal enseignement de cette première prise en main pourrait être la dépendance de l'iPad envers ses contenus. Il faudra à la tablette d'Apple des applications optimisées et non la simple copie de ce qui se fait sur iPhone. Pour le moment, c'est encore loin d'être le cas.
· Concurrence avec l'iPhone ?
Enfin, un dernier problème pourrait se poser. Lorsque l'on repose l'iPad et que l'on reprend son iPhone, l'écran de celui-ci apparaît vraiment petit. De quoi abandonner certains usages sur son téléphone, comme la navigation Internet ou la vidéo ? Ce serait là un dommage collatéral que n'avait pas forcément prévu Steve Jobs, l'omniscient patron d'Apple.
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