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jeudi 1 avril 2010

Un ballon dans l'estomac pour maigrir.

L'objectif de ces ballons intragastriques est d'obtenir une perte 
de poidsen induisant une sensation de satiété.


L'objectif de ces ballons intragastriques est d'obtenir une perte de poidsen induisant une sensation de satiété.

Chez les personnes obèses, la perte de poids et la baisse des apports alimentaires persistent avec 18 mois de recul.

Les résultats encourageants d'une étude française, présentée la semaine dernière à un congrès de gastro-entérologie * à Paris, relancent le débat sur la place du traitement endoscopique dans la prise en charge de l'obésité. Depuis quelques années, cette stratégie non chirurgicale, qui consiste à mettre en place un ballon dans l'estomac, connaît un certain engouement, mais suscite des polémiques. Pratiquée surtout dans des cabinets privés de gastro-entérologie, elle concernerait environ 2 000 patients par an en France. Un chiffre à rapporter aux 6,5 millions d'adultes obèses vivant dans notre pays. L'objectif de ces ballons intragastriques, qui sont retirés au bout de six mois, est d'obtenir une perte de poids en induisant une sensation de satiété et de plénitude gastrique. Ils s'adressent à des patients présentant une obésité avérée qui ne relève pas d'un traitement chirurgical, en complément de la prise en charge médicale. Les spécialistes restent toutefois divisés quant à leur efficacité et son maintien dans le temps, tant sur la perte de poids que sur celle des apports caloriques. « Les données actuellement disponibles sont nombreuses mais de niveau de preuve intermédiaire ou faible », jugeait la Haute Autorité de santé (HAS) dans un rapport fin 2009. Selon l'HAS, les traitements endoscopiques n'ont pas démontré d'avantage par rapport à une prise en charge pluridisciplinaire (médicale, diététique…) structurée. Du coup, leur coût élevé, 1 500 à 3 000 euros au total, n'est pas pris en charge par l'Assurance-maladie.
« Jusqu'ici, la littérature était très hétérogène, il était donc difficile de définir la balance bénéfice-risque des ballons intragastriques de cette stratégie », confirme le Pr Robert Benamouzig (service de gastro-entérologie de l'hôpital Avicenne, Bobigny). Pour obtenir des données plus solides, ce praticien et son équipe du Centre de recherche en nutrition humaine (CRNH) d'Ile-de-France ont conduit une étude prospective chez une soixantaine de patients, suivis pendant 12 à 18 mois. Surtout, leur poids et leurs apports caloriques ont été contrôlés à plusieurs reprises, avec des mesures objectives. Une méthodologie qui tranche avec la majorité des enquêtes, qui reposent sur des données déclarées par les patients. Parmi les 40 premières personnes traitées (avec un index de masse corporelle moyen de 37 kg/m2), les deux tiers ont été considérés comme répondeurs, avec une perte supérieure à 10 % du poids initial. Celle-ci, qui porte majoritairement sur la masse grasse, se maintient en partie après le retrait du ballon : six mois après la pose, la perte de poids moyenne est de 12,7 kg. Elle redescend à 6,6 kg avec un recul de 18 mois. Quant à la ration alimentaire quotidienne (mesurée par pesée), elle passe de 2 700 Cal/jour avant l'intervention à 1 900 Cal/jour 18 mois après celle-ci. Initialement sceptique sur cette stratégie thérapeutique, le Pr Benamouzig, se dit « agréablement surpris » par ses résultats. Selon lui, des poses itératives de ballonnet pourraient être envisagées dans l'avenir. Les complications graves sont rares, mais imposent de respecter des conditions rigoureuses de pose et de suivi.

* Journées francophones d'hépato-gastro-entérologie et d'oncologie digestive.

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