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jeudi 17 juin 2010

Des «anticorps» en plastique testés chez la souris.

Mots clés : nanoparticules, anticorps, recherche, Kenneth Shea, université de Californie, université de Shizuoka.

Des «anticorps» en plastique ont été testés contre de la 
melittine, le principal composant du venin contenu dans le dard d'une 
abeille.
Des «anticorps» en plastique ont été testés contre de la melittine, le principal composant du venin contenu dans le dard d'une abeille.
 
Les nanoparticules ont pu neutraliser du venin d'abeille.

C'est une petite prouesse technologique mêlant des nanotechnologies et de la biologie que viennent de réaliser des chercheurs de l'université de Californie et de l'université de Shizuoka au Japon. Ils ont réussi à créer ce qu'ils appellent des «anticorps en plastique». Testés sur des souris, ils se sont avérés efficaces. Un anticorps est une protéine à tête chercheuse. Et chaque type d'anticorps est spécialement créé par notre système immunitaire pour avoir une cible à neutraliser (un antigène) bien précise. Kenneth Shea et ses collègues ont donc cherché à obtenir l'équivalent artificiel. Pour cela, ils ont synthétisé des molécules de plastique, puis les ont assemblées entre elles par polymérisation pour en faire de toutes petites boules (1/50 000 du diamètre d'un cheveu).

Mortalité réduite de moitié :
Cet assemblage s'est fait en présence ou non de la molécule cible, qui était la mélittine, le principal constituant du venin d'abeille. Lorsque les nanoparticules de plastique sont créées en mélangeant les molécules de plastique et celles de mélittine, c'est comme si on mettait le pied ou la main dans du ciment frais. Une empreinte se forme puis se solidifie. Les nanoparticules une fois débarrassées des molécules de mélittine en portaient comme un moulage en creux.
Restait à tester ces «anticorps» artificiels. Les chercheurs ont formé trois groupes de souris. Au premier groupe, ils ont injecté une dose de mélittine (que l'on sait mortelle) de 4,5 mg/kg. Le venin a effectivement tué les souris. Au deuxième groupe, les chercheurs ont injecté la même dose de venin tout de suite suivie (20 secondes) d'une injection de nanoparticules réalisées sans le passage par le mélange avec la mélittine. Petite amélioration, mais finalement, pratiquement même résultat que dans le premier groupe. Le troisième a lui aussi reçu l'injection du venin, aux mêmes doses, mais qui a été suivie d'une injection des nanoparticules portant les moulages en creux de la mélittine. Et là, surprise, la mortalité (moins de 50%) et les symptômes toxiques des souris ont été bien moindres. «Ce n'est sans doute pas encore aussi efficace qu'un anticorps naturel, écrivent les chercheurs. Mais il est prouvé que, in vivo, des nanoparticules ainsi fabriquées peuvent aider à nettoyer des molécules dangereuses aussi bien dans le sang que dans le foie.» 

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