
Les volontaires s'apprêtent à vivre 520 jours coupés du monde.
L'objectif de ce voyage virtuel vise à tester les effets psychologiques d'un confinement prolongé.
Claustrophobes s'abstenir! Jeudi, aux environs de midi, trois Russes, un Français, un Italo-Colombien et un Chinois ont claqué la porte de l'enceinte dans laquelle ils vont vivre en vase clos pendant 520 jours! Soit la durée d'un aller-retour vers la planète Mars. Le but de ce voyage virtuel effectué à l'Institut biomédical de Moscou (IBMP), dans un gros caisson de 550 mètres cubes (180 m² habitables), vise à mieux comprendre les contraintes physiques et surtout psychologiques d'un tel confinement. Un préalable indispensable avant d'envoyer, pour de vrai cette fois, des astronautes vers la planète rouge, d'ici à vingt ou trente ans.
Claustrophobes s'abstenir! Jeudi, aux environs de midi, trois Russes, un Français, un Italo-Colombien et un Chinois ont claqué la porte de l'enceinte dans laquelle ils vont vivre en vase clos pendant 520 jours! Soit la durée d'un aller-retour vers la planète Mars. Le but de ce voyage virtuel effectué à l'Institut biomédical de Moscou (IBMP), dans un gros caisson de 550 mètres cubes (180 m² habitables), vise à mieux comprendre les contraintes physiques et surtout psychologiques d'un tel confinement. Un préalable indispensable avant d'envoyer, pour de vrai cette fois, des astronautes vers la planète rouge, d'ici à vingt ou trente ans.
Avant de se muer en ermites de la science spatiale, les six membres de l'équipage, tous volontaires est-il besoin de le préciser, ont été triés sur le volet. Il y a deux ans, lorsqu'elle a lancé son appel à candidatures, l'Agence spatiale européenne (ESA), coorganisatrice avec son homologue russe Roscosmos de cette expérience baptisée Mars 500, a reçu pas moins de 5 680 réponses en provenance de toute l'Europe! Parmi ces nombreux prétendants, Romain Charles, 31 ans, ingénieur dans une entreprise de transports à Saint-Malo, est recalé une première fois. Avant de décrocher son billet pour cette étrange aventure.Stress de la cohabitation:
«On se verra dans 520 jours!», a lancé l'un des trois participants russes au moment de pénétrer dans le module tandis que l'Italo-Colombien Diego Urbina adressait des baisers aux spectateurs. «Ce n'est peut-être pas une question de vie ou de mort, mais je pense qu'il s'agit de quelque chose de grand, car cela vise l'avenir de l'humanité», confiait pour sa part le membre chinois Wang Yue, 27 ans.
La durée de cette mission spatiale fictive se décompose en 250 jours pour l'aller et 240 jours pour le retour, séparés d'une mission de 30 jours au cours de laquelle trois des volontaires équipés de scaphandres iront faire des excursions dans un module simulant l'atmosphère et le sol martiens (absence d'oxygène, température de -60°C).
Roscosmos et l'ESA veulent tester les effets de l'isolement, du huis clos et de l'absence de lumière du jour sur l'organisme et le psychisme humains. Les psychologues veulent surtout voir comment les participants, qui ne bénéficieront pas des effets euphorisants de l'apesanteur, vont supporter le stress de la cohabitation dans un espace aussi restreint et comment ils parviendront à surmonter les inévitables conflits. C'est qu'une fois embarqués vers Mars, les futurs astronautes n'auront plus la possibilité de quitter le navire en cours de route et seront donc condamnés à s'entendre… L'ancien spationaute Christer Fuglesang, de la direction des vols habités à l'ESA a néanmoins précisé que si l'un des volontaires décidait d'abandonner, la simulation se poursuivrait tout de même en partant de l'hypothèse que l'un des membres d'équipage est «mort».
Avec sa guitare:
Pour coller au plus près de la réalité, les communications entre les volontaires et le centre de contrôle de l'expérience Mars 500 se feront essentiellement par courriel et le temps de transmission se rallongera au fur et à mesure du voyage, jusqu'à atteindre 40 minutes aller-retour, comme ce serait le cas pour une véritable mission vers Mars. Ils n'auront, par ailleurs, qu'un contact limité avec leurs proches. «C'est ce qui me manquera le plus, avec le soleil et l'air frais», confiait, avant son départ, Romain Charles qui a pris avec lui sa guitare pour réchauffer l'atmosphère.
Les six hommes verront leurs journées divisées en trois tranches de huit heures consacrées alternativement au travail, au sommeil et aux loisirs. Ils devront aussi rationner leur nourriture, la même dont disposent les spationautes de la station spatiale internationale (ISS).
Google et l'IBMP ont créé un site Internet qui fournira au quotidien des informations sur l'expérience.
Rappelons que l'an dernier six volontaires, dont le Français Cyrille Fournier, avaient vécu enfermés pendant 105 jours dans un module de l'IBMP pour préparer la mission grandeur nature qui vient de démarrer.
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