
David Jones, directeur général de Havas.
Fondée en 2000 par Anthony Freedman, l'agence de publicité intégrée Host compte 120 collaborateurs et conseille de grands clients comme Vodafone, Levi's, The Coca-Cola Company et les sociétés australiennes Bankwest, BT Financial Group et Sydney Water. Havas n'a pas communiqué le montant de la transaction. David Jones précise, toutefois, que Host est «en pleine expansion avec une croissance à deux chiffres de son revenu depuis cinq ans». La marge brute de l'agence, qui conservera son nom et ses dirigeants actuels, est estimée à quelque 30 millions de dollars. «Cette acquisition est stratégique pour Havas, relève son directeur général. Il s'agit de la plus grande agence indépendante d'Australie, une agence créative brillante, plusieurs fois couronnée par des lions au Festival de Cannes. Elle est aussi en parfaite cohérence avec notre modèle plaçant le numérique au cœur de toutes nos activités. Plus de 30 % des recettes de Host proviennent du digital. Enfin, avec Host et après l'acquisition fin 2010 de l'agence corporate Porda à Hongkong, nous augmentons encore le pourcentage de nos recettes générées en Asie Pacifique.»
Trésorerie de 750 millions :
Cette politique de croissance externe «mesurée mais déterminée», pour reprendre les termes employés par Vincent Bolloré, doit conduire le sixième groupe mondial de communication à atteindre 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires d'ici à trois ans. En 2010, le revenu s'est élevé à 1,558 milliard. «Nous disposons aujourd'hui d'une structure financière saine avec une trésorerie de 750 millions d'euros, soit un milliard de dollars, disponible pour des acquisitions alors qu'en 2005 Havas affichait des dettes de 750 millions d'euros», rappelle son nouveau directeur général.Pour affiner sa stratégie, David Jones a réuni à la mi-juin les soixante principaux cadres de Havas à Barcelone. Le groupe ambitionne de se renforcer en Asie et en Amérique latine ainsi que dans les métiers du numérique, avec une «priorité donnée aux réseaux sociaux et à la géolocalisation, qui représente l'opportunité de transformation majeure de notre industrie». En 2010, le numérique a représenté près de 20 % de ses revenus. Mais, contrairement à son grand rival français Publicis, qui a absorbé Digitas, Razorfish et Rosetta, Havas ne compte pas multiplier les rachats d'envergure dans ce secteur. «Nous préférons nous focaliser sur les budgets et les talents au cœur de nos agences plutôt que de les isoler dans des silos experts, parfois payés très cher, insiste David Jones. C'est ce que nous avons fait en recrutant l'équipe digitale de Modernista ou encore avec l'acquisition de Socialistic.» Havas devrait également accélérer le déploiement de ses «microréseaux», Arnold et BETC. Le premier, né à Boston, vise une vingtaine de bureaux dans le monde. Le second, BETC, créé à Paris par Mercedes Erra et Rémi Babinet, restera abrité au sein du réseau Euro RSCG. Après une première implantation à Londres, BETC pourrait exporter son «modèle de start-up» aux États-Unis, en Amérique latine ou en Asie.
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