Convaincre. C'était l'objectif des tests de
résistance menés cette année sur un échantillon de 90 banques
européennes, dans 20 pays. Après un millésime 2010 très critiqué, et
alors que la crise des dettes souveraines en Europe a accru
considérablement la défiance vis-à-vis du secteur bancaire, les
régulateurs européens avaient l'obligation de délivrer des résultats
crédibles.
Au final, seules huit banques
-cinq espagnoles, deux grecques et une autrichienne, ont échoué, soit
une de plus que l'an dernier. A ce chiffre, il faut toutefois ajouter la
banque allemande Helaba, qui s'est retirée du processus jeudi dans la
journée arguant de désaccords méthodologiques.
Sans
surprise, quatre caisses d'épargne espagnoles ont été recalées,
CatalunyaCaixa, Unnim, Caja Mediterraneo, Caja3, ainsi que la banque
moyenne Banco Pastor. Les grecques Agricultural Bank of Greece et EFG
Eurobank, ainsi que la banque autrichienne Volksbanken ont aussi
échoué. Elles devront lever 2,5 milliards d'euros d'ici la fin 2012. Un
montant qui paraît faible au regard des attentes.
16 banques tangentes:
16 banques tangentes:
Si
la liste des perdants ne recèle pas de surprise particulière,
l'attention des marchés devrait se concentrer sur les seize banques qui
affichent des ratios compris entre 5 et 6 %. L'EBA a plaidé vendredi 15
juillet pour que celles de ces banques affichant une exposition
significative à la dette souveraine, se recapitalisent comme si elles
avaient échoué aux tests. Ces seize banques comprennent sept espagnoles,
deux allemandes, deux grecques, une italienne, deux portugaises, une
chypriote et une slovène.
Comme l'an
dernier, les banques étaient soumises à deux scénarios, dont un
pessimiste (tableau ci-dessous), et devaient afficher à l'issue de
l'épreuve un ratio de solvabilité « core tier one », c'est à dire
composé des fonds propres les plus purs (actions et résultats mis en
réserve) de 5 % au minimum. L'an dernier, le ratio avait été fixé à 6 %,
mais sa composition était moins stricte. Les régulateurs ont mesuré
l'impact de ces scénarios sur le risque de crédit, la marge d'intérêt,
et sur les activités de marché.
Cette
année, l'intégralité de la dette souveraine portée par les banques a en
outre été soumise aux scénarios de stress, contrairement à l'an dernier.
Les recapitalisations réalisées entre janvier et avril ont été intégrées:
Les recapitalisations réalisées entre janvier et avril ont été intégrées:
L'exercice
a été mené sur la base des comptes 2010, sur deux ans, mais inclut les
recapitalisations effectuées entre janvier et avril 2011, ce qui a
permis aux banques de lever 50 milliards d'euros avant la publication
des résultats. Sans la prise en compte de ces mesures, vingt banques
auraient échoué et auraient dû lever plus de 26 milliards d'euros.
L'échantillon
testé est resté sensiblement le même que l'an dernier, puisque 65 % du
total des -actifs bancaires européens a été concerné. En France, BNP
Paribas, Crédit Agricole, BPCE et Société Générale ont été soumises à
l'épreuve. Elles affichaient un « core tier one » de 7,5 % après
l'épreuve. « Ces résultats démontrent à nouveau la solidité du modèle de banque universelle »,
a estimé le ministre de l'Economie François Baroin. Les banques
britanniques, irlandaises, italiennes et allemandes ont également passé
les tests avec succès.
ELSA CONESA:
| Scénario de base | Scénario pessimiste | |||
| 2011 | 2012 | 2011 | 2012 | |
| UE à 27 | ||||
| Croissance annuelle du PIB | 1,70 % | 2 % | -0,40 % | 0 % |
| Taux de chômage | 9,50 % | 9,10 % | 10 % | 10,50 % |
| Zone euro | ||||
| Croissance annuelle du PIB | 1,50 % | 1,80 % | -0,50 % | -0,20 % |
| Taux de chômage | 10 % | 9,60 % | 10,30 % | 10,80 % |
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