Photo de la centrale de Fukushima, prise le 11 mars dernier.
Le souhait du gouvernement nippon de relancer deux réacteurs nucléaires est attaqué.
Les critiques ne se sont pas fait attendre pour condamner le projet du gouvernement japonais de redémarrer deux réacteurs nucléaires. Depuis la catastrophe de Fukushima et les mesures de sécurité qui ont suivi, la quasi-totalité du parc qui fournissait 28% de l'électricité de l'Archipel a été mise à l'arrêt. Aujourd'hui, une seule unité tourne encore et devrait être stoppée pour maintenance dans les prochaines semaines. Jusqu'à présent, le Japon a su gérer cette insuffisance énergétique en tentant de réduire sa consommation et en augmentant les importations de pétrole et de gaz.
Pourtant, avec l'approche de l'été et ses pics de consommation liés à l'usage de climatiseurs, les compagnies électriques, les industriels et le gouvernement se font plus pressants pour relancer certains sites nucléaires. La compagnie Kansai Power Electric, actuellement privée de l'ensemble de ses réacteurs, affirme ainsi qu'elle risque de souffrir d'une insuffisance de courant de 20% durant les pointes estivales.
Obtenir la compréhension des citoyens:
Vendredi, le gouvernement de Yoshihiko Noda avait approuvé le plan de réactivation des unités 3 et 4 de la centrale d'Oi (à une centaine de kilomètres de Kyoto). Assurant que les réacteurs en question sont conformes aux nouveaux standards de sécurité, le ministre de l'Industrie, Yukio Edano, a tout de même précisé: «La réactivation se fera une fois que nous aurons obtenu la compréhension des citoyens, à commencer par la population riveraine.»Rien n'est moins sûr pour l'instant. Les associations écologistes sont rapidement montées au créneau, tout comme la presse nipponne. «Il est difficile de comprendre pourquoi le gouvernement a tellement hâte de redémarrer les réacteurs», a écrit dimanche dans un éditorial le grand quotidien nippon Mainichi Shimbun, affirmant que des inspections plus minutieuses devaient être faites avant tout redémarrage. De son côté, le quotidien Asahi Shimbu regrette «l'inconstance» du gouvernement Noda dans sa politique nucléaire. Avant son entrée en fonction, le premier ministre avait en effet promis de poursuivre la dénucléarisation du pays. «Des études indépendantes montrent qu'il n'y aura pas de pénurie d'énergie», précise de son côté Wakao Hanaoka, un militant de Greenpeace Japon.
Alors que la population ne semble pas prête au retour du nucléaire, les énergies renouvelables ont trouvé un nouvel attrait. La semaine dernière a ainsi été lancé un projet de centrale solaire de 70 mégawatts, la plus grande du pays.
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