La prime de l'ancien directeur général d'Air France-KLM, Pierre-Henri Gourgeon, sera au coeur des débats de l'assemblée générale de la compagnie aérienne, ce jeudi.
Lors de l'assemblée des actionnaires, Jean-Cyril Spinetta, le président indique que compte tenu du vote de l'Etat et du vote par correspondance déjà reçus, il est très probable que la prime de 400.000 euros ne sera pas validée.
Dans le contexte de forte crise, les petits actionnaires réclament des comptes. Après celles du Crédit agricole et de Dexia notamment, c'est l'assemblée générale d'Air France-KLM qui s'annonce tendue. Au coeur des contestations: la prime de non-concurrence de 400.000 euros qui a été attribuée à l'ancien directeur général de la compagnie aérienne, Pierre-Henri Gourgeon.
Et ce, alors que le groupe vient de geler les salaires, les embauches
et les investissements, dans le cadre de son plan d'économies de deux
milliards sur trois ans, initié en janvier. Déprimés par la chute du
titre en Bourse qui a plongé de plus de 12% depuis le début de l'année
et de plus de 70% depuis un an, les actionnaires ne manqueront pas de
demander des explications à la direction. Si les patrons de Publicis et d'EDF, Maurice Lévy et Henri Proglio, ont su désamorcer les «bombes», Alexandre de Juniac saura-t-il en faire autant?
Dès sa prise de parole à l'ouverture de l'assemblée, Jean-Cyrille Spinetta, président de la compagnie aérienne est entré dans le vif du sujet en évoquant la quatrième résolution, qui validerait l'attribution à Pierre-Henri Gourgeon d'une prime de 400.000 euros. «Compte tenu du vote de l'Etat et du vote par correspondance déjà reçus, il est très probable que la résolution numéro 4 soit rejetée», continue Jean-Cyril Spinetta. Et d'ajouter que quoi qu'il en soit, conformément au code du commerce, le contenu de cette résolution sera réalisé, en l'absence de fraude. Le vote de cette résolution est donc «une simple procédure» mais «cette dernière continuera de produire son effet à l'égard des tiers», complète Jean-Cyril Spinetta. Le vote des actionnaires n'aura donc pas d'incidence sur Pierre-Henri Gourgeon.
Proxinvest, cabinet de conseil aux investisseurs, recommande à ses clients de voter contre cette indemnité de 400.000 euros. «Ni l'esprit de la loi, ni l'esprit du code AFEP-MEDEF n'est ici respecté, regrette la société. Nous invitons l'État à mettre en place un cadre législatif clair et précis obligeant les conseils d'administration à obtenir l'approbation préalable de l'assemblée générale des actionnaires sur tous les éléments de rémunération proposés aux dirigeants». Comme le rappelait Air France mercredi, le vote des actionnaires n'est qu'une «ratification» et non pas une «décision». Il y a un an et demi, l'ancienne locataire de Bercy, Christine Lagarde, avait demandé à l'actuel président d'EDF, Henri Proglio, de quitter Veolia dont il était à l'époque le président du conseil d'administration et de renoncer à sa double rémunération. Ce qu'il avait fait. Autre précédent: Daniel Bernard, ancien patron de Carrefour, qui avait renoncé à sa retraite-chapeau... après plus deux ans de bataille juridique. Cette solution pourrait aussi être envisagée par les petits actionnaires d'Air France, soutenus par l'État.
En effet, si ces derniers ne pèsent «que» 21,5% du capital d'Air-France et autant en droits de vote face aux 53% des institutionnels -qui dans la plupart des cas votent en faveur de ces rémunérations-, ils pourraient demander des comptes aux membres du conseil d'administration qui se présenteront prochainement devant eux pour le renouvellement de leur mandat.
Dès sa prise de parole à l'ouverture de l'assemblée, Jean-Cyrille Spinetta, président de la compagnie aérienne est entré dans le vif du sujet en évoquant la quatrième résolution, qui validerait l'attribution à Pierre-Henri Gourgeon d'une prime de 400.000 euros. «Compte tenu du vote de l'Etat et du vote par correspondance déjà reçus, il est très probable que la résolution numéro 4 soit rejetée», continue Jean-Cyril Spinetta. Et d'ajouter que quoi qu'il en soit, conformément au code du commerce, le contenu de cette résolution sera réalisé, en l'absence de fraude. Le vote de cette résolution est donc «une simple procédure» mais «cette dernière continuera de produire son effet à l'égard des tiers», complète Jean-Cyril Spinetta. Le vote des actionnaires n'aura donc pas d'incidence sur Pierre-Henri Gourgeon.
Le précédent Henri Proglio:
La polémique autour de la prime de Pierre-Henri Gourgeon devrait a priori être sans conséquence car, même si la majorité des actionnaires venait à voter contre son versement, l'ancien directeur général d'Air France-KLM devrait quand même la toucher en supplément de son parachute doré de plus d'un million d'euros. Toutefois, sous la pression de l'État, actionnaire à hauteur de 16% qui s'est opposé à son versement, l'ancien directeur général d'Air France-KLM pourrait renoncer à cette prime. «Au nom de la morale», le ministre de l'Économie et des Finances a appelé Pierre-Henri Gourgeon à la rembourser «de lui-même».Proxinvest, cabinet de conseil aux investisseurs, recommande à ses clients de voter contre cette indemnité de 400.000 euros. «Ni l'esprit de la loi, ni l'esprit du code AFEP-MEDEF n'est ici respecté, regrette la société. Nous invitons l'État à mettre en place un cadre législatif clair et précis obligeant les conseils d'administration à obtenir l'approbation préalable de l'assemblée générale des actionnaires sur tous les éléments de rémunération proposés aux dirigeants». Comme le rappelait Air France mercredi, le vote des actionnaires n'est qu'une «ratification» et non pas une «décision». Il y a un an et demi, l'ancienne locataire de Bercy, Christine Lagarde, avait demandé à l'actuel président d'EDF, Henri Proglio, de quitter Veolia dont il était à l'époque le président du conseil d'administration et de renoncer à sa double rémunération. Ce qu'il avait fait. Autre précédent: Daniel Bernard, ancien patron de Carrefour, qui avait renoncé à sa retraite-chapeau... après plus deux ans de bataille juridique. Cette solution pourrait aussi être envisagée par les petits actionnaires d'Air France, soutenus par l'État.
En effet, si ces derniers ne pèsent «que» 21,5% du capital d'Air-France et autant en droits de vote face aux 53% des institutionnels -qui dans la plupart des cas votent en faveur de ces rémunérations-, ils pourraient demander des comptes aux membres du conseil d'administration qui se présenteront prochainement devant eux pour le renouvellement de leur mandat.
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