Benjamin Ducousso, Emeric et Romain Gentil ont créé,
en 2011, Wizbii, un réseau social professionnel pour les étudiants et
les jeunes diplômés.
Les dirigeants de la « génération Y » bousculent certains codes et usages. Priorité est donnée au travail en équipe, au réseau, à l'éthique et à la confiance.
Jeunesse oblige, ils créent à plusieurs, sur une idée originale. Dès sa 3e année à l'Epitech,
en 2004, Charles-Antoine Beyney lançait avec Michael Ourabah BSO
Network Solutions, un opérateur regroupant réseau, hébergement et
intégration, une solution inexistante à l'époque. Jeanne Coëffé a eu
l'idée de mondéfilé.com avec deux associés en 2011. Elle propose des
modèles réalisés en exclusivité par des jeunes créateurs, à des prix
abordables. Les internautes votent et les modèles préférés sont
réalisés.
Reprenant le principe de la Toile, de jeunes créateurs
n'hésitent pas à se faire conseiller ou aider par le plus grand nombre.
«La démarche permet davantage d'innovations», explique Benjamin
Ducousso, cofondateur de Wizbii. Ce réseau social professionnel ouvert
en 2011 permet aux étudiants et jeunes diplômés de se rencontrer pour
créer leur entreprise, trouver des stages ou leur premier job.
Trente-trois étudiants bénévoles de Grenoble École de management
- l'école des trois fondateurs - et d'autres formations les ont
accompagnés lors du projet. En lançant sa Web TV sur Facebook lors de la
création de l'entreprise, Borderline a reçu des conseils marketing, des
avis de grossistes…
Lancer une marque dans le B to C, c'est
constituer un univers. Noms des produits, Web TV et blog fédèrent la
communauté Borderline. MonDéfilé.com
diffuse une newsletter ; chaque produit est accompagné d'une fiche sur
le créateur, les internautes peuvent poster leurs commentaires. La
société organise des événements où se rencontrent physiquement créateurs
et clients. «Nous réfléchissons à des ventes éphémères, relayées dans
le monde physique», précise Jeanne Coëffé.
Le principe éthique est
rarement absent. Wizbii, avec plus de 40.000 membres en un an, a généré
450 projets, des créations d'entreprises et pas moins de 4000 mises en
relation. Afin de développer l'esprit d'entreprise, le site va reverser
5 % de ses revenus (financés par les sociétés qui recrutent sur Wizbii)
aux projets nés sur son réseau. Mondéfilé.com développe une forte
interactivité avec les créateurs. «Nous les rencontrons, discutons avec
eux de leurs propositions de croquis, les suivons et prenons en charge
la fabrication en série des modèles», explique Jeanne Coëffé.
Culture du résultat:
Travailler
à distance ne les effraie pas. Le designer - au départ bénévole de
Wizbii - envoyait d'Helsinki ses propositions graphiques pour le site.
Il a depuis intégré la société. BSO, devenue une PME d'une cinquantaine
de personnes, a des bureaux à Paris, Londres et Dublin, les échanges se
font par mail, téléphone, visioconférence. «Nous nous déplaçons avec mon
associé mais nous avons des managers très autonomes et les digital
natives n'ont aucun problème pour travailler en réseau», affirme
Charles-Antoine Beyney.
Pas de rigidité mais une culture du
résultat. Chez BSO, des collaborateurs peuvent s'absenter une
demi-journée si le travail est fait, et parfois rester jusqu'à 23 heures
pour finir un projet. L'une des clés réside dans la confiance et la
responsabilité de chacun, estiment les créateurs. «On ne peut pas être
bon partout, ajoute Charles Christory, dirigeant et fondateur d'Adictiz,
à l'origine du jeu «Paf le chien». Lorsqu'un collaborateur propose une
nouveauté, on en discute, je lui fais confiance, tout en fixant des
repères.» BSO laisse le temps au salarié de se développer sur des
projets et de se former, même si cela ne correspond pas directement au
poste. «Et si à 18 heures quelqu'un propose un street foot, pas de
problème. Cela n'empêche pas d'être très rigoureux dans le travail. Au
contraire, l'un facilite l'autre.»
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