Ouvrier dans une usine de fabrication de pare-chocs pour Renault Clio.
Plastic Omnium menaçait d'un déménagement partiel en Allemagne.
Ils ont signé. À contrecœur, mais ils ont fini par signer. Afin de
sauver «300 à 400 emplois», selon la CGT, les 1100 salariés des trois
sites ardéchois de Plastic Omnium viennent de parapher, par l'entremise
de leurs trois syndicats (CGT, CFDT et CFE-CGC), un accord avec leur
direction. Son contenu? La suppression de trois jours de RTT, le gel des
salaires en 2013 et leur revalorisation à hauteur d'un demi-point Insee
en 2014, ainsi que l'arrêt jusqu'en 2015 du versement d'une
participation, dont le plancher était jusqu'ici de 500 euros.
«C'était soit ça, soit la direction déménageait une partie de l'usine
en Allemagne», explique Pascal Lemercier, représentant syndical CGT de
ce sous-traitant, fabricant des pièces plastiques thermoformées (partie
de cabines, hayons…) pour le compte, notamment, des camions Mercedes et
Volvo Trucks ou encore Renault et Range Rover.
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À l'origine de cette négociation, il y a un accident industriel. En
mars de l'année dernière, une partie de l'atelier peinture de l'usine de
Saint-Désirat employant 150 salariés part en flamme. En octobre,
concomitamment à l'annonce de la suppression de 95 emplois (70
licenciements et 25 mutations dans l'Ain) chez les cadres et agents de
maîtrise du service recherche et développement ardéchois, la direction
française de Plastic Omnium fait
connaître sa volonté de réduire le coût de ses transports - «sous la
pression de nos donneurs d'ordre», précise aujourd'hui un porte-parole
de l'entreprise. Et donc de déménager outre-Rhin l'activité de peinture,
arrêtée depuis le début de l'année, et les activités connexes.
«Nous sommes entièrement dépendants du marché européen, qui ne va
vraiment pas bien», justifie-t-on encore côté direction. Pour réduire
ses coûts, Plastic Omnium envisage donc de se rapprocher, en Allemagne,
des centres d'assemblage où sont livrées ses pièces en thermoplastique
qui composent les camions.
Deux mois plus tard, afin de maintenir l'activité industrielle du
site, les employés ardéchois de Plastic Omnium se prononcent à 70% en
faveur de l'«accord de compétitivité», finalement entériné en fin de
semaine dernière.
Une négociation sans aucun mouvement social:
En échange, le groupe s'engage à reconstruire l'atelier de peinture
et à moderniser l'outil industriel pour un montant d'environ 20 millions
d'euros. Entre-temps, si aucun emploi n'a été supprimé à la production
dans les effectifs permanents de l'entreprise, ce sont quelque 200
intérimaires qui, depuis un an, ont été remerciés et ne sont plus venus
pointer à l'usine.
L'unité industrielle de Saint-Désirat a connu par le passé de
nombreux mouvements de grève. La dernière négociation menée entre la
direction et les salariés s'est cette fois-ci déroulée sans mouvement
social. Et Pascal Lemercier de relever avec amertume: «On avait le
couteau sous la gorge. Là, on n'était pas en position de force.» Les
travaux de réhabilitation de l'atelier de peinture devraient
prochainement débuter. Ils doivent durer plusieurs mois.

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