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samedi 12 janvier 2013

Management de crise : comment motiver une équipe dans la tourmente?

Comment garder intacte la motivation de ses troupes, même sous la menace d’une réduction d’effectifs, d’une restructuration ou d’un plan social ? C’est LA problématique à laquelle sont confrontés la plupart des managers aujourd’hui. Voici les trois questions à se poser avant de se former au management de crise.
 

Quel est l’impact d’une crise sur une équipe ?

Perte de confiance, pessimisme, conflits, démotivation… La liste des répercussions d’une crise au sein d’une équipe est longue. Pas étonnant dans la mesure où tout tumulte a tendance à accentuer les difficultés déjà existantes dans une entreprise et à en révéler de nouvelles. Pour affronter ces changements, certains collaborateurs optent pour les formations courtes en management de crise. Ces stages sont destinés aux managers de toutes les lignes hiérarchiques qui ne veulent pas s’enfermer dans leur tour d’ivoire aussitôt que surgit un problème. Ils permettent notamment d’apprendre des techniques pour annoncer de mauvaises nouvelles à ses équipes : mise au chômage technique, fermeture de site ou encore vague de licenciements...
Pour Jean-Michel Maret, fondateur de la société J2M Management, l’enjeu qui se cache derrière cette volonté de faire face ne doit pas être minimisé. « Ces périodes de crise s’apparentent, pour les collaborateurs, à un micro-cataclysme : l’entreprise n’est soudainement plus une valeur refuge, les émotions sont exacerbées et le manager perd toute sa crédibilité », résume-t-il. Un sentiment de trahison peut même naître au sein des équipes les plus anciennes, en particulier « si un changement intervient car les actionnaires de l’entreprise souhaitent toucher plus de dividendes », souligne-t-il.

Couper court aux rumeurs ça s’apprend ?

Les formations en management de crise n’assurent pas aux managers de braver un plan social sans une éclaboussure. Pour autant, elles leur offrent la possibilité d’affronter les difficultés avec le bon comportement et, surtout, les bons mots. Elles les aident notamment à exprimer des informations difficiles et à couper court aux éventuelles rumeurs.
Elles insistent aussi sur les travers dans lesquels il vaut mieux éviter de tomber. « Un manager qui serait fataliste avec son collaborateur va renforcer l’idée que ce dernier n’est qu’un pion pour l’entreprise », illustre Jean-Michel Maret. Durant ces formations, les managers apprennent à mener des entretiens préalables de licenciement. « Ils prennent alors conscience qu’un discours économique et financier ne tient pas face aux émotions comme la colère ou la tristesse », explique Emmanuelle Hervé, formatrice pour Demos.
Redonner le sens de l’engagement aux équipes est le deuxième objectif des formations en management de crise. Au cours de ces stages, les managers qui sont souvent eux-mêmes en proie au doute, apprennent à adapter leur style managérial au contexte. « Un manager qui a un leadership de type participatif devra continuer dans ce sens, voire le renforcer. A contrario, un manager qui a l’habitude de déléguer devra changer ses habitudes », illustre Emmanuelle Hervé.

Comment se déroulent ces formations ?

Des exercices de simulation permettent aux managers de mettre en pratique les enseignements qu’ils acquièrent durant ces formations. « Je propose à un premier stagiaire de raconter un évènement professionnel qui l’a profondément marqué, à un second de l’écouter attentivement et au reste du groupe de regarder le langage non-verbal de la personne qui est dans la situation d’écoute. Cet exercice nous permet de voir comment un manager peut reformuler et faire preuve d’empathie vis-à-vis de son collaborateur », explique Emmanuelle Hervé.
Les jeux de rôle ponctuent également les formations dispensées par Jean-Michel Maret. « Les stagiaires font part d’une situation professionnelle comme la difficulté à motiver un salarié en passe d’être licencié. Après avoir joué la situation, nous échangeons et essayons de voir comment il est possible de garder le collaborateur en énergie », explique le fondateur de J2M Management.
De son côté, Francis Karolewicz, dirigeant du cabinet FMK Consulting, propose à ses stagiaires de s’entraîner à annoncer des informations difficiles. « Nous organisons des simulations dans lesquelles chaque stagiaire tient un rôle. Il y a celui du syndicaliste, du salarié en poste depuis plus de 30 ans… Nous enregistrons la présentation du manager lorsqu’il annonce un plan de licenciement et tentons de voir quels arguments calment la colère du groupe », détaille-t-il. Un exercice intéressant mais qui a toutefois ses limites dans la réalité. « Si les salariés ont la ferme conviction d’avoir été trahis, aucune parole, aussi professionnelle soit-elle, ne sera entendue », concède-t-il.
 © Kelformation - Aurélie Tachot

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