A l'origine de ce choix: deux réalités, intimement liées. La plupart des emplois est concentrée dans les grands centres urbains (77% selon l'Insee), tandis que les prix de l'immobilier explosent, du fait de la forte demande et de la pénurie de logements. «Une part croissante des salariés notamment au sein des classes moyennes — et des personnes en recherche d'emploi ne peuvent plus résider dans les centres-villes des grands pôles urbains parce que les loyers y sont trop élevés ou parce que les prix d'acquisition des logements dépassent leurs capacités financières», confirme l'étude. En conséquence, les temps de transport s'allongent, rendant difficile la conciliation entre vie privée et vie professionnelle. Ainsi, 7% des personnes en âge de travailler déclarent avoir dû renoncé à un poste en raison du temps de transport trop important.
L'obstacle de la propriété:
Et la situation s'avère tout aussi difficile pour les ménages plus aisés, qui sont déjà propriétaires. L'enquête confirme que 80% d'entre-eux sont réticents à déménager. Une remarque déjà formulée dans les analyses macroéconomiques de l'économiste Andrew Oswald et de l'OCDE, qui montrent que les pays où le taux de propriétaires est plus important sont également ceux où le taux de chômage est plus élevé.En conclusion, le Crédoc rappelle «la nécessité de prendre en compte la question du logement lorsqu'on s'intéresse à l'emploi», et que l'instauration de dispositifs d'aide au logement peut avoir un impact direct. A titre d'exemple, l'étude évoque l'aide d'Action Logement (anciennement «1% logement») financée par les entreprises pour leurs salariés. Si les experts du Crédoc affirment qu'une étude approfondie serait nécessaire pour évaluer précisément le dispositif, ils notent néanmoins que les résultats de l'étude montrent un effet positif sur la mobilité des salariés, et donc sur l'emploi. Une conclusion qui ne manquera pas de plaire au commanditaire de l'enquête. Le 18 juillet dernier, l'organisation patronale Medef se joignait aux syndicats de salariés pour dénoncer une ponction de 3,4 millions d'euros prévue par l'Etat sur les fonds d'Action logement.
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