L'incertitude pèse sur la Bourse de Paris .

Les marchés attendent avec fébrilité le sommet européen de ce jeudi qui doit accoucher d'un plan de sauvetage de la Grèce. Côté indicateurs, la croissance de l'activité en France a ralenti en juillet.

La prudence l'emporte à la Bourse de Paris ce jeudi. Après avoir débuté cette journée cruciale pour l'Europe dans le vert, le CAC 40 perd 0,88% à 3721,38 points à la mi-journée. La Bourse de Londres recule de 0,80% à 5807 points et l'indice Dax de la Bourse de Francfort lâche 0,87% à 7158 points.
Comme sur les autres places boursières mondiales, tous les opérateurs auront le regard tourné vers Bruxelles où doit débuter à 13 heures un sommet extraordinaire des dirigeants de la zone euro. Ces derniers ont l'obligation de trouver une solution sur un nouveau plan d'aide à la Grèce s'ils veulent empêcher une contagion de la crise de la dette. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sont parvenus mercredi soir à une position commune sur ce nouveau plan de sauvetage financier et sur une participation du secteur privé. La teneur de cet accord entre la chancelière allemande et le président français n'a pas été précisée mais pour y parvenir, il a fallu sept heures de discussions «très serrées» à Berlin, selon des membres de la délégation française. Les deux dirigeants ont demandé à mi-parcours au président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, de venir les rejoindre de Francfort, ce qui semble indiquer que le compromis a son soutien. José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, avait lancé mercredi un avertissement d'une gravité inhabituelle aux dirigeants de la zone euro.
Mais le doute s'est de nouveau installé ce jeudi après des déclarations du chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, qui n'a pas exclu un possible défaut de paiement de la Grèce. Jean-ClaudeJuncker a par ailleurs estimé qu'un accord quant à une taxe sur les banques européennes pour aider à financer un nouveau programme d'aide à Athènes serait difficile. «Je ne pense pas qu'il y aura un accord», a-t-il indiqué.

Obama confiant:

Sur le marché des changes, l'euro recule fortement face au dollar. Vers 11h30 à Paris, la monnaie unique européenne valait 1,4147 dollar contre 1,4212 dollar mercredi soir. Les cours du pétrole étaient en revanche en hausse, soutenus par les espoirs du marché de voir les crises de la dette déboucher sur des solutions. Le baril de «light sweet crude» pour livraison en août prenait 28 cents à 98,68 dollars et celui du Brent de la Mer du Nord pour livraison en septembre prenait 9 cents à 118,24 dollars.
Aux États-Unis, le président Barack Obama a reçu mercredi plusieurs des chefs de file du Congrès à la Maison Blanche et s'est à nouveau dit confiant dans une issue à la crise politique de la dette avant le 2 août, afin d'éviter un défaut de paiement. «Je m'attends à ce que nous trouvions une solution», a dit le président dans un entretien à la télévision locale KMBC de Kansas City, en renouvelant son appel à des compromis de la part de chaque camp, que ce soit ses alliés démocrates ou ses adversaires républicains.

Rafale d'indicateurs:

En plus de cette réunion, les marchés devrait observer les indicateurs qui seront publiés de part et d'autre de l'Atlantique. En France, l'indice PMI composite, qui regroupe industrie et services, est à 52,8 en version «flash» après 54,9 en juin. «La crise financière de 2008/2009 mise a part, les dernières données de l'enquête suggèrent la plus faible expansion de l'activité globale depuis la troisième guerre du Golfe en 2003», souligne Jack Kennedy, économiste chez Markit.
L'activité dans le service privé a également ralenti contre toute attente en Allemagne en juillet pour atteindre son plus bas en deux ans, selon des résultats préliminaires de l'enquête Markit. L'indice PMI composite est ressorti à 52,2 en version «flash» contre 57,3 en juin.
Aux États-Unis, la journée débutera par les inscriptions hebdomadaires au chômage. Elle sera suivie de l'indice des prix de l'immobilier de la Federal Housing Finance Agency (FHFA), de l'indice de l'activité manufacturière de la Fed de Philadeplhie, puis l'indice des indicateurs avancés.
En Chine, l'activité manufacturière s'est contractée au mois de juillet pour la première fois depuis un an, enregistrant son plus fort recul en 28 mois, selon l'indice PMI préliminaire de la banque HSBC publié ce matin. L'indice PMI des directeurs d'achat calculé a reculé à 48,9 contre 50,1 en juin, soit le niveau le plus bas pour cet indicateur depuis mars 2009. Cette nouvelle a plombé l'ambiance sur les marchés d'Asie.

Valeurs à suivre:

Secteur bancaire:

Les banques attendent avec impatience la fin du sommet européen. Leur participation au sauvetage de la Grèce est au coeur des débats. Par ailleurs, les établissements de l'Union européenne seront passibles d'amendes pouvant atteindre jusqu'à 10% de leur produit net bancaire si elles ne répondent pas aux nouvelles exigences internationales en matière de fonds propres et de liquidités, a déclaré Michel Barnier.
Après avoir ouvert dans le vert, le secteur a fait volte face en milieu de martinée. A mi parcours les titres des grands établissements accusent tous de fortes baisses. Société Générale (-1,22% à 35,56 euros), Crédit Agricole (-0,67% à 8,85euros), Natixis (-1,10% à 3,16 euros), et BNP Paribas (-3,01% à 47,33 euros) figurent parmi les plus fortes baisses du CAC

EADS: +0,24% à 24,90 euros:

Airbus est prêt à étudier «sérieusement» l'augmentation de la production du monocouloir A320 pour la porter au-delà d'un objectif déjà record, mais ne s'est pas pour autant engagé à cela, a déclaré mercredi son président excécutif.

Eutelsat: +1,20% à 31,16 euros:

Le Fonds stratégique d'investissement (FSI) a rejeté lundi une proposition de prise de contrôle conjointe d'Eutelsat poussée par l'espagnol Abertis, rapporte jeudi le journal Les Échos.

Les bénéfices de Publicis grimpent:

Plastic Omnium: +6,12% à 24,97 euros:

Le groupe anticipe un résultat net 2011 «en forte progression», après une hausse de 26% au premier semestre à 91,4 millions.

Publicis: -2,85% à 36,75 euros:

Au premier semestre, le groupe a dégagé un revenu de 2,7 milliards d'euros pour une croissance organique de 7,1%, supérieure aux attentes des analystes dont les estimations allaient de 6,2% à 6,5%.

Rémy Cointreau: +4,73% à 60,95 euros:

Le groupe a fait état d'un chiffre d'affaires de 198,6 millions d'euros au premier trimestre et une croissance organique de 22,5%.

Unibail-Rodamco: +0,26% à 143,88 euros:

Le groupe a annoncé avoir signé pour 1,1 milliard d'euros de cessions d'actifs au premier semestre et l'accélération de ses projets de développement après avoir fait état d'une croissance de son bénéfice récurrent soutenue par ses revenus locatifs.

Ubisoft: +3,83% à 6,15 euros:

Le groupe a annoncé que ses ventes meilleures que prévu au premier trimestre devraient soutenir sa marge brute, quelques jours après avoir été fortement pénalisé en Bourse par des inquiétudes sur sa rentabilité future.

Mersen: +3,43% à 40,10 euros:

Le groupe a publié un chiffre d'affaires en hausse de 17% au deuxième trimestre, soutenu par ses ventes dans les activités solaires, ce qui vaut au groupe de prévoir un relèvement de ses objectifs pour l'ensemble de l'année.

APRR: +0,11% à 46,90 euros:

Le groupe annoncé avoir enregistré un trafic routier en baisse de 0,8% au cours du deuxième trimestre 2011, pénalisé par le recul du trafic des véhicules légers.

Cegid: +1,91% à 20,49 euros:

Le groupe a fait état d'un recul de 32% de son résultat net sur les six premiers mois de l'année à 4,8 millions d'euros, en dépit d'une hausse de 5% de ses ventes. L'éditeur de logiciels de gestion spécialisés rappelle que l'an dernier, ses comptes du premier semestre avait été dopés par une reprise de provision pour risque.