Présent en France depuis 2009, le service d'écoute musicale en ligne (streaming) Spotify est confronté à un marché « complexe », reconnaît son directeur général pour la France et l'Europe du Sud, Yann Thébault.
Il doit à la fois convaincre des Français de l'intérêt de dépenser 5
euros par mois pour écouter de la musique en illimité depuis un
ordinateur, ou le double depuis un smartphone et une tablette, et
batailler avec le champion national, Deezer.
Spotify
compte plus de 100.000 abonnés à ses offres payantes en France, trois
fois moins environ que Deezer, qui garde son avance. «Nous sommes très
satisfaits de notre progression en France», insiste néanmoins Yann
Thébault, qui pense que les Français finiront par adopter en masse le
streaming. «En Suède, d'où est originaire Spotify, nous avons recréé de
la valeur dans le marché de la musique et le streaming représente 57 %
des revenus. Évidemment que nous allons vers cela en France»,
estime-t-il. Une fois ferrés, les clients passent en moyenne plus d'une
heure et demie sur le service, à écouter de la musique.
Pour
accélérer la cadence, Spotify va accroître sa présence française. Un
chargé de relations avec les maisons de disques vient d'être embauché
dans l'équipe parisienne d'une dizaine de personnes, qui a d'abord été
constituée pour développer le chiffre d'affaires publicitaires. Spotify
compte aussi sur des partenariats avec des festivals français - les Eurockéennes et le Hell Fest l'an dernier -, avec des artistes et des médias locaux pour se faire connaître.
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Payer la TVA en France:
Alors
que les relations ont tendance à se tendre entre les grandes
plates-formes américaines du Web et les créateurs de contenus français,
Spotify joue aussi une partition originale. Présent depuis plus d'un an
aux États-Unis, où il compte plus d'un million de clients premium, sur
ses cinq millions au total, il affirme rester pleinement européen et
garder une «une mentalité suédoise».
Spotify souligne ainsi qu'il
a reversé 500 millions de dollars aux ayants droit depuis ses débuts.
La société explique aussi signer ses contrats publicitaires en France et
y payer la TVA sur les recettes d'abonnements, contrairement à iTunes
ou Amazon, qui ont élu domicile au Luxembourg. Déficitaire depuis sa
création, Spotify ne s'est toutefois jamais acquitté de l'impôt sur les
sociétés en France.
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