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lundi 18 janvier 2010

Airbus fête son 6 000e avion livré avec Emirates.


                                    Emirates prévoit de recevoir dix nouveaux A 380 en 2010.

La compagnie de Dubaï reçoit à Hambourg son 8e superjumbo qui reliera Paris à la ville-État du Golfe.

C'est l'effervescence ce matin à Hambourg, un des deux sites de livraison d'Airbus en Europe. Thomas Enders, le président de l'avionneur, et John ­Leahy, le directeur commercial, accueillent dans la ville portuaire allemande Adel al-Redha, vice- président exécutif ingénierie et opération d'Emirates, pour lui «remettre les clés» du 8e A 380 commandé par la compagnie de Dubaï sur un total de 58.
C'est avec le superjumbo et son premier client qu'Airbus fête la livraison du 6 000e appareil sorti de ses chaînes d'assemblage en quarante ans d'existence. Un double symbole ! Qui aurait pu imaginer en mai 1969, lorsque le général de Gaulle et le chancelier Adenauer signent l'acte de naissance de l'avionneur (la société, à l'époque un GIE, sera créée en 1970), qu'Airbus ravirait un jour le leadership mondial à Boeing et créerait un nouveau standard dans le ciel avec l'A 380 sur le segment roi des gros-porteurs ?
Le plus gros avion jamais construit au monde a déjà transporté 4 millions de passagers depuis octobre 2007 et sa mise en service par Singapore Airlines (SIA). Désormais, la flotte d'A 380 compte 25 appareils, dont 10 aux couleurs de SIA, 8 d'Emirates, 6 de l'australienne Qantas et 1 d'Air France.
L'avion livré ce matin va permettre à Emirates de passer de trois vols hebdomadaires au départ de Paris à une liaison quotidienne pour Dubaï. L'appareil offre une configuration de 517 sièges, dont 427 en économie, 76 en business et 14 en première classe.

Véritable engouement:
La compagnie se déclare très satisfaite de sa flotte d'A 380. «C'est la plus efficace, la moins gourmande en carburant et la plus productive. Nous réalisons une économie de 20 % au siège par passager transporté. Les promesses d'Airbus sont tenues», explique Jean-Luc Gril­let, président d'Emirates France. L'avion crée un véritable engouement chez la clientèle : «Nos vols sont pleins, nous avons des taux de remplissage élevés partout où nous mettons un A 380, qui oscillent entre 78 % et 98 %selon les destinations dans le monde», insiste Jean-Luc Grillet. Emirates minimise les problèmes rencontrés par les A 380 en service et les qualifie de «défaut de jeunesse» que tous les nouveaux appareils connaissent en début de carrière.
Très satisfait, Tim Clark, le PDG de la compagnie, a récemment laissé entendre qu'elle pourrait en commander d'autres. Il se veut rassurant sur la pérennité d'Emirates qui a sécurisé le financement de ses livraisons cette année et qui, contrairement à la rumeur, n'a annulé aucune commande. Elle prévoit de recevoir 13 appareils en 2010, dont 10 A 380 et 3 B 777-300.
Clients satisfaits, passagers fans… Airbus a de quoi être fier mais ce serait oublier les problèmes de production persistants. Ils sont liés notamment à la complexité de l'appareil qui compte 10 000 configurations possibles en cabine, d'où un excès de combinaisons possibles. L'appareil coûte plus cher à fabriquer que le prix auquel il est vendu. Impossible de continuer ainsi. C'est pourquoi Airbus, qui a pour objectif de livrer 20 superjumbos en 2010, a lancé une étude interne afin «de raccourcir le cycle de production, avoir un meilleur contrôle sur le choix de l'architecture et standardiser davantage la plate-forme», souligne Fabrice Brégier, directeur général d'Airbus. L'objectif est d'assembler deux A 380 par mois cette année.

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