Le glacier Herbert, situé près de Juneau, en Alaska.
Un constat qui amène à s'interroger sur les raisons de la hausse du niveau des océans.
Bonne nouvelle : les glaciers de l'Alaska ont fondu moins vite ces cinquante dernières années que ce que l'on croyait. Mauvaise nouvelle : ce constat tend à montrer que la situation actuelle est sans doute plus critique qu'on ne le pensait…
Une équipe franco-canadienne vient ainsi de montrer qu'entre 1962 et 2006, la contribution de la fonte des glaciers de l'Alaska à la hausse du niveau de la mer n'a pas été de 0,17 millimètre par an, comme présenté dans une précédente étude, mais de seulement 0,12 mm. Ces nouvelles mesures publiées dans le dernier numéro de Nature Geoscience ont été rendues possibles grâce à de récentes images satellitaires. «Les anciens relevés ne couvraient que 20 à 25 % de la surface totale des glaciers de l'Alaska. Avec les données satellites, on arrive à 75 %», explique l'un des coauteurs, Étienne Berthier, chercheur CNRS au Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales (Legos).
Hausse du niveau des océans:
Mais il y a un revers à la médaille. «D'autres mesures montrent que l'on serait passé ces dernières années à 0,25 mm, voire 0,30 mm par an, ce qui témoigne d'une forte accélération des pertes de glace puisqu'il faut comparer avec la moyenne annuelle de 0,12 mm, sur la période 1962-2006, et non plus 0,17 mm», poursuit-il. L'idéal consisterait désormais à multiplier ce type de mesures pour les autres glaciers, notamment ceux situés au nord du Canada ou, bien sûr, dans l'Himalaya. «Dans cette chaîne de montagne, les glaciers recouvrent une surface de 60 000 km2 carrés, et l'on dispose de trop peu d'informations», souligne M. Berthier.
Ce constat amène aussi à s'interroger sur les raisons de la hausse du niveau des océans. «On sait mesurer cette élévation depuis cinquante ans. En revanche, on a plus de difficultés à répartir les causes : dilatation due au réchauffement de l'eau, fonte des calottes polaires ou fonte des glaciers de montagne», poursuit le chercheur.
Au total, les glaciers de montagne couvrent 500 000 à 600 000 km 2 . C'est peu au regard des calottes du Groënland ou de l'Antarctique (près de 14 millions de km2) . Pour autant, selon le CNRS, les glaciers «jouent un rôle majeur dans la hausse récente du niveau marin, du fait de leur fonte rapide, en réponse au réchauffement climatique global.»
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