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mercredi 20 janvier 2010

La déferlante ADN.


LES DIX REVOLUTIONS DE LA DECENNIE -Depuis le décryptage du génome humain en juin 2000, il ne se passe pas un mois sans que des chercheurs annoncent des découvertes porteuses d'espoir pour des millions de malades.

La révolution génétique est d'abord une formidable avancée scientifique et médicale. Mais pas seulement. En dix ans, elle a modifié notre agriculture et notre alimentation avec les OGM, transformé le travail de la police avec les fichiers et les empreintes ADN, résolu quelques mystères de l'histoire, simplifié les recherches en paternité et obligé les Etats à se saisir de questions éthiques fondamentales.
Depuis le décryptage du génome humain, en juin 2000, il ne se passe pas un mois sans que des chercheurs annoncent des découvertes porteuses d'espoir pour des millions de malades. Ce fut d'abord le cas sur des maladies rares, mais cela concerne aujourd'hui des cancers, le diabète, la maladie de Parkinson ou l'obésité. En 2009, un médicament sur deux est un produit du génie génétique. La génétique a aussi permis des avancées considérables en matière de prévention. Les analyses sont de plus en plus pertinentes et les maladies orphelines ou les anomalies génétiques, plus facilement détectées.
Enfin, l'ADN ouvre la porte à de nouvelles pratiques policières. L'enquête sur le meurtre du petit Grégory vient d'être relancée après la découverte d'empreintes ADN sur des scellés. Le crime qui a bouleversé la France sera-t-il enfin élucidé ? Des milliers d'autres l'ont été comme celui de Caroline Dickinson. Des fichiers d'ADN ont été créés pour traquer les délinquants récidivistes.
Mais la génétique a déjà ses escrocs : en mars 2004, un chercheur sud-coréen annonçait la production de cellules souches à partir d'un embryon humain cloné. Celui qu'on voyait déjà futur prix Nobel avait trafiqué ses résultats ! Face aux apprentis sorciers, les Etats se sont saisis de la question génétique. Toujours prudente, la France se prépare à assouplir ses lois bioéthiques, notamment pour la recherche.

• Le jour où Clinton annonce le décryptage du génome:
Ce 26 juin 2000, Bill Clinton affiche un sourire radieux. Dans la dernière année de son mandat, il voulait laisser une trace dans le domaine scientifique avant de céder la place. La course qui a opposé les équipes de l'entreprise américaine Celera, dirigée par Craig Venter, et le consortium international public animé par le Pr Francis Collins, lui en a donné l'occasion. Grâce à ce duel, le décryptage du génome vient d'aboutir. «L'effort entrepris pour déchiffrer le génome humain sera le pas de géant scientifique du siècle», avait déclaré quelques mois plus tôt le président américain. Kennedy avait eu la conquête de la Lune, lui aura celle du génome.
Tout a été méticuleusement préparé. L'annonce est mondiale, en duplex avec Londres et Tony Blair, car la Grande-Bretagne est partie prenante dans le consortium de Collins.
Mais il s'en est fallu de peu que tout vacille. A quelques jours de l'annonce, le consortium était loin d'avoir fini. Il lui manquait 30 % du séquençage. Un informaticien providentiel a sauvé la mise. Collins et Venter, qui se détestent, annoncent conjointement leur succès devant les télévisions du monde entier à la demande de la Maison-Blanche. Il faudra attendre le 15 février 2001 pour que les résultats soient publiés respectivement dans les deux revues de référence, Nature et Science. Et pour cause. Ce jour-là, les deux équipes ont plutôt présenté un brouillon qu'un travail réellement terminé. C'est seulement en 2006 qu'un «décodage fin» du dernier chromosome clôturera l'aventure.
Et les Français ? Pourtant pionniers dans le domaine Jean Weissenbach a réalisé la première carte génétique du génome humain et les chercheurs français ont effectué 3 % du séquençage , ils ne seront pas sur la photo. A cause de sombres querelles entre laboratoire privé et recherche publique. On ne se refait pas.

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