Le secrétaire général de la CFDT souhaite notamment la reconduction en 2010 de toutes les mesures prises l'année dernière en faveur des ménages modestes.
François Chérèque ne veut pas que le débat sur l'avenir des régimes de retraites fasse aujourd'hui «diversion» et soit «le train qui cache le train de la crise». Il l'a dit très clairement ce mardi, lors de sa conférence de presse de rentrée. «Nous ne sommes pas sortis de la crise», a affirmé le secrétaire général de la CFDT qui juge « insupportable » le discours tenu par l'exécutif depuis quelques semaines. « La ligne défendue est qu'on a tout bien fait en 2009, que la France s'en sort mieux que les autres pays et que la crise est maintenant derrière nous, a-t-il résumé. Beaucoup a été fait, c'est vrai mais nous sommes inquiets de la situation économique et sociale. »
Aussi le patron de la CFDT fait-il 15 propositions au gouvernement pour «sortir plus forts de la crise» en vue du sommet social qui doit se tenir le 15 février à l'Elysée. Il demande d'abord à Nicolas Sarkozy de prendre des «mesures urgentes pour réparer»: la reconduction du fonds d'investissement social, des moyens pérennes pour Pôle emploi, l'élargissement des aides pour les chômeurs en fin de droit, l'ouverture du RSA jeunes actifs à tous les jeunes précaires et la reconduction en 2010 de toutes les aides décidées en 2009 pour les ménages modestes (suppression de deux tiers de l'impôt sur le revenu, prime de solidarité, distribution de chèques service à la personne…). Il en réclame encore d'autres pour «préparer demain» (sur le pouvoir d'achat, la formation des salariés, l'emploi…) et des dernières «pour construire l'avenir», comme de redonner du sens au travail, pour réinventer l'entreprise ou redistribuer les richesses.
le Leader de la CFDT souhaite un «consensus national»
François Chérèque a ensuite clarifié la position de sa centrale sur la réforme des retraites à venir. Le leader de la CFDT est au moins d'accord sur un point avec Nicolas Sarkozy: le débat qui va avoir lieu cette année devra être «sans tabou». Que ce soit sur le report de l'âge de départ à la retraite, l'augmentation de la durée de cotisations, le passage à un système par points, la prise en compte de la pénibilité ou encore les modalités de calcul des pensions pour les fonctionnaires, tout devra être étudié. Sans exclusive, «sur le fond» et non en se focalisant «sur un ou deux paramètres» même s'il n'apprécie guère que l'on cherche à trouver des solutions - comme sur le report de l'âge à la retraite au-delà de 60 ans, une réalité selon lui dans les faits mais une hérésie pour ceux qui ont commencé à travailler jeunes - avant que le débat n'ait été lancé.
Le patron de la CFDT juge toutefois qu'il serait «intelligent» de parvenir à un «consensus national» sur cette réforme, comme le réclament depuis une semaine certains socialistes tels les députés Jean-Marie Le Guen ou Manuel Valls. «La France n'a pas besoin d'un conflit sur ce sujet-là », considère-t-il, trouvant ainsi «intéressante » l'évolution du discours du PS dont la première secrétaire, Martine Aubry, ne s'est pas déclaré hostile dimanche à un passage à 61 ou 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite. «Pourvu que ca dure», a-t-il espéré.
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