L'île n'ayant pas d'armée et le nombre de policiers étant peu élevé, le maintien de l'ordre repose presque uniquement sur les forces de l'ONU. Environ 4.000 détenus seraient parvenus à s'évader de la prison principale.
Une situation «tendue mais gérable», assure le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU. Pour autant, trois jours avec le séisme, l'insécurité semble être montée d'un cran dans les rues de Port-au-Prince, la capitale du pays. Plusieurs tirs et des pillages ont notamment été observés par les secouristes déployés sur place. Et, autre source d'inquiétude, environ 4.000 détenus seraient parvenus à s'évader de la prison principale de la capitale après l'effondrement de leur bâtiment, a indiqué le Comité international de la Croix Rouge.
«Le plus gros problème, c'est l'insécurité», observe de son côté Delfin Antonio Rodriguez, chef des opérations de la défense civile dominicaine. «Hier, on a voulu voler un de nos camions. Aujourd'hui, à cause de ça, il y a des endroits où nous avons à peine pu travailler». «Il y a des pillages et des gens armés, parce que c'est un pays très pauvre et qu'ils sont désespérés», explique-t-il.
Haïti n'a pas d'armée et ses forces de police ont quasiment disparu dans le chaos qui a suivi le tremblement de terre. Le maintien de l'ordre repose donc presque entièrement aujourd'hui sur la force de l'ONU, dont les quelques 7.000 soldats et 2.000 policiers sont déployés depuis 2004 pour aider à stabiliser le pays. Mais l'ONU aussi a été durement touchée par le séisme. Actuellement, 14 employés de la mission onusienne ont perdu la vie et 150 autres sont portés disparus. Du coup, les Etats-Unis n'excluent pas d'envoyer très rapidement des troupes pour maintenir l'ordre sur place.
Les Etats-Unis craignent un exode d'Haïtiens:
«De toute évidence, dans ce type de situations, une des clefs est de maintenir la loi et l'ordre», a déclaré ainsi un porte-parole de la diplomatie américaine, P.J. Crowley, vendredi. «Jusqu'à présent, cela s'est plutôt bien passé», a-t-il tenté de rassurer. Les responsables américains craignent toutefois qu'une plongée dans le désordre ne déclenche - comme cela s'est produit par le passé avec de précédentes catastrophes - un exode d'Haïtiens désespérés cherchant sur des embarcations de fortune à gagner les Etats-Unis.
Les secouristes, eux, se débrouillent tant bien que mal sur place. Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU, qui prévoit de distribuer une aide d'urgence à 2 millions de sinistrés, a annoncé vendredi que ses entrepôts à Port-au-Prince avaient été pillés. «Imaginez que ces gens n'ont pas bu ni mangé depuis près de 50 heures et qu'ils sont déjà dans une très mauvaise situation. S'ils voient un camion abandonné ou s'ils voient un supermarché qui vient de s'effondrer, ils se précipitent pour attraper quelque chose à manger», a expliqué Elisabeth Byrs, porte-parole d'Ocha.
«Jusqu'ici, les troupes de la Minustah [Mission de stabilisation des Nations Unis en Haïti, ndlr] réussissent à gérer la sécurité, d'après ce que nous savons car il y a des endroits où elles ne se sont pas présentes», a ajouté de son côté la directrice de l'information de l'ONU à Genève, Corinne Momal-Vanian.
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