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vendredi 15 janvier 2010

Haïti : 360 millions de dollars de promesses d'aides.


A ce jour, la communauté internationale a avancé des promesses de dons de près de 360 millions de dollars pour soulager Haïti et sa population en détresse. Une aide dont l'utilisation doit maintenant s'organiser.

L'appel de Ban Ki-Moon a été entendu. «Il ne fait aucun doute que nous sommes face à une urgence humanitaire majeure et qu'un effort équivalent en matière de secours s'avère nécessaire. J'appelle tous les membres de la communauté internationale à venir en aide à Haïti en cette heure de grande nécessité», avait déclaré le secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), suite au violent séisme qui a ravagé la capitale Port-au-Prince mardi. Depuis, les promesses de dons ont afflué du monde entier.
L'ONU a estimé ce vendredi avoir reçu 268,5 millions de dollars de promesses d'aide de nombreux gouvernements et entreprises. A cette somme, s'ajoutent les 100 millions de dollars que le Fonds monétaire international (FMI) a mis sur la table. Lors d'une conférence de presse à Washington, hier soir, son directeur général Dominique Strauss-Kahn a précisé que cette aide, qui sera débloquée «très rapidement» par le conseil d'administration du FMI, proviendrait d'une extension d'un prêt existant à Haïti. La veille, la Banque mondiale avait annoncé une aide du même montant.

Les gouvernements au rendez-vous:
Parmi la vingtaine de donateurs signalés par l'ONU figurent la Belgique (0,65 million de dollars), la Suède (0,85 million), la Chine (1 million), l'Italie (1,46 million), la Finlande (1,8 million), le Danemark (1,9 million), la Suisse (1,9 million), l'Allemagne (2,17 millions), les Pays-Bas (2,91 millions), l'Espagne (4,37 millions), l'Union européenne (4,37 millions), le Canada (4,8 millions), le Brésil (5 millions), l'Australie (9,3 millions), le Royaume-Uni (10 millions) et les Etats-Unis (100 millions).
En France, la ministre de l'Economie Christine Lagarde a profité de la présentation de ses vœux à la presse, ce matin, pour demander aux pays créanciers membres du Club de Paris l'annulation de la totalité de la dette de Haïti. Le pays doit encore 54 millions d'euros à la France, par exemple. Paris avait déjà annulé unilatéralement et sans condition 4 millions d'euros de dette, le 11 décembre dernier. Christine Lagarde a également fait appel au Venezuela et à Taiwan, deux importants créanciers d'Haïti qui ne font pas partie de ce groupe.

Initiatives solidaires des entreprises:
Mais la générosité n'est pas le seul apanage des grandes institutions et des gouvernements. Les ONG et associations sont au premier rang, tant sur le terrain qu'au niveau de la collecte de dons. Les appels à l'aide se sont multipliés ces trois derniers jours. Outre les particuliers, de nombreuses entreprises ont personnellement répondu à ces appels, comme après le tsunami qui avait frappé l'Asie fin 2004. De multiples initiatives ont été annoncées, notamment en France.
La Poste, par exemple, va éditer dans ces prochains jours un timbre de solidarité avec les victimes du séisme. Son prix de 1 euro intègre un don de 44 centimes à la Croix-Rouge. EADS et sa filiale Airbus ont décidé de prêter à l'association Action contre la faim un gros porteur A 340 pour porter secours aux Haïtiens. L'appareil doit décoller de Lyon ce vendredi après-midi, avec à son bord 150 mètres cubes de matériels d'hygiène et de télécommunications, ainsi que des poches d'eau potable. Suite à l'appel du ministre de l'Industrie Christian Estrosi, mercredi, l'industrie pharmaceutique française a fait don de 56.000 traitements d'urgence aux équipes de secours se rendant en Haïti. Enfin, la compagnie aérienne française Air Caraïbes a indiqué ce matin qu'elle allait mettre en place des vols à des tarifs spéciaux à destination de Port-au-Prince, dès que l'aéroport de la capitale haïtienne sera rouvert aux vols commerciaux.

Le défi de la reconstruction:
Un tel élan de générosité n'est pas sans poser de défis. Cet effort nécessite une coordination internationale, a rappelé Dominique Strauss-Kahn. Premier couac, l'Union européenne a reconnu ce vendredi avoir été informée «par la presse» de la conférence internationale pour la reconstruction et le développement de Haïti annoncée par la France hier. «Je ne suis pas au courant» de cette conférence, a indiqué le porte-parole de la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, au cours d'un point presse à Bruxelles.
Pourtant, selon Bernard Kouchner, le rendez-vous serait déjà pris. Cette conférence, à laquelle se joindraient les Etats-Unis, le Brésil, le Canada et d'autres pays, pourrait se tenir en mars, a précisé le ministre des Affaires étrangères ce matin.

Haïti, un pays à genoux:
•Population : 9,8 millions d'habitants (estimations de l'ONU en 2008)
•Revenu national brut (RNB) par habitant : 560 dollars
•Pauvreté : 78% de la population vit avec moins de 2 dollars par jour et plus de 50 % avec moins d'1 dollar par jour
•Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) : 146e rang mondial sur 177 pays
•Espérance de vie : 59 ans pour les hommes, 63 ans pour les femmes
•Taux de mortalité infantile : 60 pour 1.000 naissances
•Aides au développement : La Banque mondiale a accordé 273 millions de dollars d'aide financière à Haïti depuis 2005, via l'Association internationale de développement (IDA).

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