La banque américaine annonce un bénéficie net doublé à 11,7 milliards de dollars en 2009. Mais le produit net bancaire est inférieur aux attentes.
Comme prévu, la banque américaine JP Morgan Chase annonce une très belle performance ce vendredi pour son quatrième trimestre 2009. Sur cette période, le bénéfice net ressort à 3,278 milliards de dollars (2,27 milliards d'euros), un chiffre multiplié par quatre par rapport au quatrième trimestre 2008. Le produit net bancaire (l'équivalent du chiffre d'affaires) s'établit à 23,164 milliards de dollars sur la même période contre 17,226 milliards en 2008. Un niveau très nettement inférieur aux attentes des analystes qui tablaient sur 26,2 milliards.
Sur l'ensemble de l'année, JP Morgan Chase fait bien mieux que prévu avec un bénéfice net qui ressort à 11,728 milliards de dollars. Soit le double de 2008. Pour ce qui est des bénéfices du seul quatrième trimestre, la performance de la banque dépasse les attentes en s'établissant à 74 cents par action au quatrième trimestre, contre les 62 attendus par les analystes. Sur l'année, le bénéfice net par action s'élève à 2,24 dollars, contre des attentes à 2,12.
La banque annonce aussi avoir renforcé son bilan, avec un capital Tier 1 de 133 Milliards de dollars soit 11,1% de ratio contre 10,2% au 30 septembre.
Les activités de banque d'investissements ont largement participé aux résultats du groupe, avec un bénéfice net de 1,901 milliard de dollars, contre une perte de 2,364 milliards l'an dernier à la même période.
Déception:
Pourtant, les marchés réagissent mal à cette première publication majeure dans le secteur banquier. A Wall Street, le Dow Jones ouvre en baisse de 0,26% à 10.683 points. L'action JP Morgan perd 2,15%, entraînant dans sa chute Citigroup (-1,71% ), Bank of America (2,32%), Goldman Sachs (-1,06%) et Morgan Stanley (-2,76%). A Paris, le CAC 40 bascule dans le rouge à -0,60 alors qu'il s'était repris à la mi-séance.
Les investisseurs, déçus, retiennent que la banque a rajouté 1,9 milliard de dollars à ses provisions pour pertes sur crédits à la consommation. L'établissement financier annonce également que «ses résultats n'ont pas atteint un niveau de retour sur capitaux adéquat et réalisé pleinement leur potentiel». «Les résultats d'entreprises n'ont certainement pas l'effet levier désiré», a constaté Joseph Hargett, de Schaeffer's Investment Research. «JPMorgan Chase est même allé jusqu'à exprimer un degré élevé de prudence sur l'environnement économique actuel», ajoute-t-il.
Jamie Dimon, PDG de JP Morgan, veut en effet «rester prudent» sur ses prévisions. Sa banque doit, selon lui, faire face à un coût du risque «élevé». JP Morgan a inscrit dans ses comptes au dernier trimestre 7,3 milliards de dollars de provisions pour financer ces risques.
Par ailleurs, alors que la polémique enfle sur les rémunérations de banquiers et traders de Wall Street, JPMorgan fait état de coûts de « compensation » (qui incluent les salaires et les bonus) en augmentation de 18% en 2009 par rapport à l'année précédente. Une nouvelle qui ne devrait pas satisfaire le président américain Barack Obama qui a annoncé jeudi un projet de taxation d'une cinquantaine de grandes banques.
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