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jeudi 14 janvier 2010

La chute de la livre favorise la reprise britannique.

Le déficit commercial a baissé en novembre. Ventes de détail en hausse.

Dernier grand pays encore en récession, après cinq trimestres consécutifs dans le rouge, le Royaume-Uni attend la reprise avec impatience. Le vœu des Britanniques n'a pourtant jamais été aussi prêt d'être exaucé.
Mardi, trois chiffres sont venus ­illustrer la reprise de la confiance, préalable indispensable à la croissance. D'abord la consommation, qui compte pour deux tiers de la croissance : en décembre, les ventes au détail ont connu leur plus forte hausse en quatre ans. Selon le British Retail Consortium, les achats ont progressé de 6 % par rapport à l'année précédente. «Certes, 2008 fut une terrible année, mais cela faisait longtemps que les clients ne s'étaient pas sentis aussi enclins à dépenser», a commenté le directeur général du BRC. Plusieurs explications possibles : l'arrêt imminent de la baisse temporaire de la TVA ainsi qu'un violent coup de froid qui a poussé les Britanniques à s'équiper contre la neige.
Autre chiffre plutôt rassurant : le prix des maisons. Selon une étude de la Royal Institution of Chartered Surveyors, les prix ont continué à augmenter en décembre, même si la progression est un peu plus modeste que les mois précédents, à cause de la période des vacances.
À ces deux bonnes nouvelles, il faut ajouter la réduction du déficit commercial, attribuée à la faiblesse de la monnaie britannique. En effet, si la livre est restée stable récemment face au dollar ou à l'euro, et qu'elle a même légèrement récupéré par rapport à son point bas de fin 2008, elle a tout de même perdu 26 % de sa valeur par rapport aux principales devises depuis début 2007. Auparavant, la crise masquait les atouts que cela offrait aux exportateurs britanniques, mais, dans un contexte de reprise internationale, c'est un vrai coup de pouce. D'autant qu'au même moment la faiblesse de la livre réduit les importations, devenues trop chères pour les commerçants de l'Île.

Élections nationales au printemps:
Du coup, le déficit commercial s'est réduit bien plus que prévu, à 6,8 milliards de livres (7,5 milliards d'euros). Le déficit a notamment diminué avec les pays de l'Union européenne, passant de 3,5 milliards de livres en octobre à 3,8 en novembre. De quoi soutenir le PIB. Selon The Economist, l'amélioration de la balance commerciale pourrait contribuer à un point de croissance en 2010. Une croissance qui devrait atteindre 1,2 % cette année et 2,2 % en 2011 selon l'OCDE. Mais la reprise pourrait bien s'être amorcée dès le dernier trimestre 2009. Fin janvier, on connaîtra le PIB au quatrième trimestre. Ce sera peut-être enfin le moment pour les Britanniques de dire adieu à la contraction.
À un trimestre des élections nationales, la gestion de la reprise s'annonce cruciale. Le débat sur la politique économique bat déjà son plein. Les travaillistes craignent qu'une réduction trop hâtive des dépenses budgétaires ne casse la reprise, soutenue à bout de bras par les aides gouvernementales et la politique monétaire expansionniste de la Banque d'Angleterre. Les tories redoutent que l'envolée des déficits et de la dette n'affole les investisseurs, ce qui risque de se traduire par une hausse des taux d'intérêt à long terme. Les électeurs seront appelés à trancher au printemps.

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