Avec l'arrivée de ces téléphones multifonctions et des clés 3G, les réseaux font face à une hausse du trafic sans précédent : il double d'une année sur l'autre.
Avec le boom des smartphones, les réseaux tournent à plein régime pour surfer sur le Web, se connecter aux réseaux sociaux, envoyer mails, vidéo, SMS… Alors que la famille s'élargit encore avec l'arrivée du «Nexus One» de Google, les réseaux risquent-ils la saturation ? Car avec l'arrivée de ces téléphones multifonctions et des clés 3G, les réseaux font face à une hausse du trafic sans précédent : il double d'une année sur l'autre, selon Frédéric Pujol, du cabinet Idate. Chez Vodafone, il a été multiplié par quatre !
Plusieurs opérateurs en ont fait les frais, tels O2 en Grande-Bretagne, qui a reconnu que l'iPhone avait saturé son réseau londonien, ces derniers mois, empêchant de passer et de recevoir des appels. AT&T, aux États-Unis, a connu la même situation, ce qui a conduit son directeur des services d'information à dire que l'iPhone était son pire cauchemar !
Les opérateurs mobiles français, instruits par l'exemple britannique, prennent les choses au sérieux. Mais pas de catastrophisme, tous trois estiment que la situation des réseaux français, sur lesquels ils investissent chaque année, est à l'abri d'une panne.
Lourds investissements:
«C'est un sujet sur lequel nous sommes très vigilants mais sans véritable inquiétude, indique Jean-Marc Tassetto, directeur général marketing et grand public chez SFR. D'une part, nous investissons chaque année dans notre réseau pour le dimensionner, soit encore 1,4 milliard d'euros cette année. D'autre part, nous proposons des solutions à nos clients pour parer la hausse du trafic.» SFR, qui compte deux millions de box Neuf-SFR connectées en Wi-Fi, a ouvert l'accès Wi-Fi à ses abonnés mobiles. Deuxièmement, SFR développe les «femtocell», ces petites antennes sur les box ADSL, qui doivent aussi permettre de soulager le trafic des réseaux mobiles. Enfin, SFR a mis en place une «politique de bonnes pratiques» qui permet d'exclure les quelques utilisateurs qui engorgent le réseau avec des pratiques abusives.
Sans compter que la consommation des utilisateurs d'iPhone se stabilise. «Les premiers abonnés utilisaient 500 à 600 mégabits par mois, aujourd'hui la moyenne est de 300 mégabits. C'est logique : une fois que vous avez découvert les applications de l'App Store, vous revenez vers une consommation plus raisonnable», indique Jean-Marc Tassetto.
Même constat chez Orange et Bouygues Telecom. «Bouygues Telecom n'a aucun risque de saturation. Nous avons deux fois moins de clients que nos concurrents et pourtant une architecture de réseau identique. Dans l'état actuel du réseau, Bouygues Telecom peut tripler sa capacité car nous n'avons pas utilisé toute la bande passante. La hausse du trafic justifie a posteriori tous les investissements que nous avons faits dans notre réseau 3G», indique Emmanuel Forest, directeur général délégué chez Bouygues Telecom. Savoir dimensionner le réseau aux besoins des clients est justement le cœur même du métier d'opérateur télécoms. «Anticiper la saturation, c'est ce que nous faisons depuis notre lancement en 1996. Chaque année, nous rajoutons les cartes radio nécessaires dans le réseau. Le phénomène est attendu, anticipé et ne pose aucune difficulté, ni technique ni financière», conclut-il.
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